On l’attendait, il est arrivé : après 2 années de promesses, Mario Draghi a enfin annoncé un QE officiel qui sera de l’ordre de 60 milliards d’euros par mois jusqu’au mois de septembre 2016. Soit un total de 1,3 trillion d’euros…

De quoi faire la fête sur les marchés ? Pas vraiment. Comme le rapporte ZeroHedge, la Société Générale estime que c’est largement insuffisant. D’après Michel Martinez, ce « QE européen pourrait être 5 fois moins efficace (sic) que le QE américain ». Cela générerait une inflation limitée de 0,2 à 0,8 %. Pour être efficace le QE aurait dû s’élever à 2-3 trillions d’EUR selon la Société Générale.

Durant la conférence de presse, un journaliste a demandé à Draghi ce qu’il pensait de ceux qui craignaient que cette création de monnaie électronique puisse déboucher sur l’hyperinflation. Draghi lui a répondu que cette crainte avait été exprimée dès les débuts des premiers QE américains et qu’elle ne s’était pas matérialisée.

Comme le résume ZeroHegde, la BCE estime que « vu qu’il n’y a pas eu d’hyperinflation, il n’y en aura jamais ». Jusqu’ici… tout va bien ! Et comme l’a expliqué Egon von Greyerz sur KWN :

« Les décisions des banques centrales n’ont quasi aucun impact sur l’économie réelle, à long terme. La BCE a été forcée de mettre en place un QE car le système bancaire et l’économie européenne sont en difficulté.

Les banques centrales croient toujours que la création monétaire peut relancer l’économie et sauver le système financier. C’est pourtant faux. Cela ne changera pas le destin d’un pays européen virtuellement en faillite.

Même si cette décision aura des effets à court terme sur les marchés, les gens doivent comprendre que cela ne fait que créer de la dette supplémentaire qui ne sera jamais remboursée. La BCE est coincée car malheureusement la seule chose qu’elle sache faire… c’est actionner la planche à billets.

Lorsqu’il sera évident que ce nouveau programme est également un échec, la BCE accélérera la cadence. Cela ne fera que précipiter la dévaluation de l’euro ce qui créera encore plus de chaos en Europe. Il est crucial de se protéger contre la destruction de la richesse qui arrive. »

Concernant la BNS

« Nous ignorons encore quelles seront les conséquences exactes de la décision historique de la BNS mais elles seront énormes. Les pertes sont déjà gigantesques mais elles vont également impacter les grosses banques ainsi que les banques centrales.

Par exemple, la BNS dispose de positions d’environ 500 milliards de francs suisses principalement en euros et en dollars. Rien que le jour de l’annonce les pertes sur ces positions s’élevaient à environ 30 % de celles-ci. La BNS est donc assise sur une perte virtuelle de 80 milliards de francs suisse.

Dans les mois et les années à venir elle va devoir réduire la taille de son bilan. Ce qui signifie acheter du franc suisse avec ses euros. Cela ne fera qu’exacerber la valeur du franc suisse et donc accentuer la pression sur l’économie du pays. La BNS est prise au piège dans un cercle vicieux.

D’une manière générale les banques centrales se sont piégées elles-mêmes. Elles ont mis en place des taux d’intérêt négatifs ou nuls, elles créent de plus en plus d’argent, elles achètent de plus en plus d’actifs qu’elles ne pourront pas vendre et qui valent bien moins que leur valeur d’achat. Toutes les banques centrales du monde sont virtuellement en faillite car elles ne pourront pas vendre leurs actifs au prix auquel les ont achetés. C’est pourquoi le système financier ne survivra pas… et sa chute se rapproche dangereusement. »

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