Andrew Maguire nous revient  sur KWN pour parler des derniers développements du marché de l’or, et notamment du LBMA, dont l’existence même est menacée alors que la bourse londonienne voit ses acteurs la déserter les uns après les autres et qu’un nouveau concurrent prometteur, ABX, vient de démarrer ses opérations.

Durant sa dernière intervention sur King World News du 18 décembre 2015, Andrew Maguire évoquait le marché de moins en moins liquide de la place de Londres, ainsi que les divergences de plus en plus nettes entre le marché de l’or physique et papier. Il poursuit aujourd’hui en illustrant à quel point les marchés de l’or occidentaux sont devenus illiquides :

« Les mouvements vers le plus bas de décembre 2015 furent contre intuitifs sur base des marchés physiques que nous suivons. Sur ceux-ci, nous avons assisté à des achats importants de la part des banques centrales et de fonds souverains, ainsi que d’investisseurs chinois désireux de convertir leur argent papier se dépréciant rapidement en or.

À l’époque, nous avions déjà rapporté ces faits. Aujourd’hui, ils ne sont que confirmés par les statistiques. Sans oublier qu’en décembre on savait déjà très bien que l’Inde et la Chine à elles seules avaient consommé quasi la totalité de la production mondiale d’or en 2015, et ce sans prendre en compte les 300 tonnes d’or de contrebande qui sont entrées en Inde. Simultanément, sur base de la backwardation importantes et d’un cobasis, nous étions arrivés à une valorisation juste de l’or à 1300 $, soit 150 $ de plus que le cours des futures. Une telle déconnexion est impossible dans un marché interconnecté. Il s’agit donc de la preuve que le marché de l’or physique est cassé.

Même le LBMA l’admet

Ce fait a même été reconnu dans un article important publié dans le magazine du LBMA, l’Alchemist. Il s’agit d’un aveu qui ne fait que relayer ce que nous disons depuis longtemps :

« Les marchés physiques de gros (de l’or) sont cassés » (magazine l’Alchemist, édité par le LBMA)

Nous assistons à la fuite des liquidités de Londres vers le marché physique asiatique et les bourses du Moyen-Orient. (…) Les opportunités d’arbitrage sont saisies mais en dehors de Londres, sur ces marchés concurrents. (…)

Les banques de lingots quittent le LBMA

La migration des marchés physiques de l’or qui quittent Londres vers l’Asie, et le lancement d’une bourse indépendante du LBMA, ont semé la pagaille parmi les banques de lingots non préparées à un tel événement alors que la liquidité s’évapore.

Nous avons déjà 2 banques importantes initiées, la Deutsche Bank et Barclays, qui ont quitté le navire. Cet événement devait déjà être suffisant pour nous avertir de la fin du cartel du LBMA tel que nous le connaissons. Durant ces 2 dernières années, Crédit Suisse et Mitsui les ont imités. Soit d’autres signes que le système fractionnaire non alloué du LBMA est désormais cassé.

Le LBMA a désormais une nouvelle menace majeure sur son radar. Comme je vous l’avais annoncé, une nouvelle plate-forme d’échange internationale dédié à l’or physique vient de lancer ses services et est désormais opérationnelle. »

Allocated Bullion Exchange (ABX), un nouveau clou dans le cercueil du LBMA ?

Quelle est cette nouvelle plate-forme ? ABX, pour Allocated Bullion Exchange, la première plate-forme internationale de vente et d’achat d’or physique avec allocation à 100 % de métal. Ce nouveau système devrait faire de l’ombre non seulement au LBMA, mais aussi aux ETF. De MineWeb.com (article du 12 février 2016) :

« Allocated Bullion Exchange (ABX) a aujourd’hui lancé ses services en tant que première bourse d’échange institutionnelle électronique du monde de métaux précieux alloués. (…)

La bourse permettra aux acteurs institutionnels respectant les conditions d’accès d’échanger de l’argent, de l’or et du platine physiques via une plate-forme électronique avec métal disponible dans 11 lieux : Sydney, London, New York, Singapour, Hong Kong, Shanghai (Free Trade Zone), Bangkok, Zurich, Istanbul et Dubai. La bourse s’occupera aussi bien des échanges électroniques que de la garde et de la livraison des métaux.

Le CEO d’ABX, Tom Coughlin, a déclaré :

« Nous intégrons tous les grandes places d’échange de l’or à travers le monde afin de lever les barrières. Vous pouvez donc échanger vos métaux physiques à travers tous ces marchés. Au fil du développement de nos activités, nous nous attendons à ce que les opportunités d’arbitrages régionaux finissent par être mitigées. »

ABX sera également accessible aux producteurs de métaux précieux, raffineurs, grossistes intermédiaires, gestionnaires de fortune, investisseurs institutionnels et privés, fabricants ainsi qu’aux bijoutiers. (..)

Coughlin s’attend à ce que sa bourse soit bien plus économique que des concurrents tels que les ETF. « Nous coûtons environ 3 fois moins cher que les ETF. Au lieu de devenir propriétaire de parts d’un trust, chez nous vous pouvez prendre livraison de votre métal vu que vous détenez un titre de propriété sur celui-ci. »

Pour résumer, ABX propose un système pour lequel chaque titre (or, argent ou platine) représente du métal alloué qui peut être soit livré à son propriétaire, soit échangé sur 11 places financières disséminées aux 4 coins du monde.

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