Depuis ces derniers mois, l’or consolide sa position malgré les nombreuses positions short qui se sont amassées du côté des gestionnaires à la recherche de profit à court terme, qui suivent les tendances. Dans sa dernière interview sur KWN, Andrew Maguire a expliqué que le cours de l’or est comme un ressort qui ne cesse d’être compressé  mais lorsque le couvercle va sauter, son cours va bondir tel un diable sortant de sa boîte :

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« D’habitude, lorsque nous parlons des métaux précieux ceux-ci sont sous pression, et nous essayons d’anticiper la suite. La semaine dernière fut complètement différente. Nous avons vu les conséquences lorsque le couvercle de la boîte de l’or, tendu comme un ressort, cède. Le mouvement a complètement pris par surprise les positions shorts nues. Mais avant de s’emballer, analysons la situation à tête reposée.

Il est toujours important de comprendre quelle était la situation et ce qui a provoqué le changement. Depuis décembre, les investisseurs se positionnent pour une baisse. Tout le monde étant short, toutes les entités cherchant du rendement immédiat ont pris une telle posture.

Le mois dernier, alors que la tendance du cours était à la baisse, ces entités ont fortement parié sur une nouvelle baisse du cours. Ils ont notamment profité de leurs profits sur d’autres positions short fermées afin d’ajouter de nouvelles positions baissières. Il faut se rappeler qu’il s’agit de paris synthétiques complètement déconnectés des marchés physiques.

Évidemment, il y a des fonds qui couvrent légitimement leurs positions long avec des shorts opportunistes, mais il est clair que les paris baissiers sont 20 à 30 fois plus importants que les paris haussiers. Cette tendance chez les gestionnaires a atteint un pic historique, ce qui est dangereux. À vrai dire, nous n’avons plus vite une telle situation depuis 13 ans. Récemment, ces positions short ont doublé, ce qui les rend très vulnérables à une hausse. Nous avons déjà assisté à un phénomène de couverture la semaine dernière, mais ce n’est encore que le début. (…)

Je surveille régulièrement la demande en Inde, ainsi que quotidiennement les primes et les livraisons de Shanghai, mais il est également important de surveiller ce qui se passe sur le marché de l’or en euros. Quelque chose dont personne ne parle. Je vous avais dit que la demande avait augmenté après le défaut de 2 grossistes américains. Pour des raisons de régulation, ces entreprises ont fui les marchés américains dans la panique.

Je vous ai parlé de cet événement au début de l’année, après que des fonds européens aient décidé d’acheter leur or en euro. Nous avons assisté à de gros achats d’or en euro depuis la décision de la BCE d’instaurer des taux négatifs. Je sais que la semaine dernière, une transaction de 90 tonnes d’or physique à eu lieu.

Il ne faut pas perdre de vue que lorsque le cours de l’or baisse, le métal physique qui est livré ne provient que d’une seule source, dont l’approvisionnement est limité. Tôt ou tard, le marché papier devra se synchroniser avec le marché physique. Les divergences sont tellement extrêmes que lorsque l’or passera la barre des 1350 $ et l’argent celle des 22 $, l’or dépassera facilement les 1400 $ l’once car cela reste beaucoup trop bon marché par rapport à la demande actuelle, sans parler des conséquences du renversement de tendance chez les investisseurs qui cherchent le rendement immédiat. »

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