Suite à la Seconde Guerre mondiale, le Japon avait dû renoncer au militarisme via sa constitution. Désormais, le Japon a décidé de tirer un trait sur ces décennies de pacifisme en autorisant l’envoi de troupes en territoire étranger. Article du Guardian, publié le 29 mars 2016 : 

« La Chine accuse le « chef de guerre » Shinzo Abe, premier ministre du Japon, de menacer la paix dans la région suite à la ratification mardi d’une loi controversée permettant l’envoi de troupes japonaises sur des théâtres d’opérations à l’étranger pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale.

Les lois de sécurité, qui furent votées en septembre dernier après des scènes chaotiques au Parlement, réinterprètent la constitution pacifiste du pays afin de permettre au Japon d’exercer un droit collectif d’autodéfense à l’étranger, ou de venir en aide aux États-Unis ou à un autre de ses alliés.

Dans un commentaire publié en ligne, l’agence de presse d’État chinoise Xinhua a accusé Abe d’abandonner la constitution d’après-guerre du Japon, qui limite son armée à un rôle purement défensif, en ajoutant que cette décision ne pourra que « mettre en danger le droit de la population japonaise de vivre en paix. »

Cette législation, le plus grand changement de posture du Japon depuis sa défaite en août 45, pourrait également « représenter un véritable défi pour la paix dans la région Asie-Pacifique, une zone déjà vulnérable, » d’après le commentaire.

Le parti libéral-démocrate d’Abe et ses partenaires de coalition ont soutenu les lois au parlement, malgré de grandes manifestations et les avertissements affirmant que les troupes japonaises pourraient se retrouver entraînées dans des guerres à l’étranger.

Abe insiste sur le fait que ces interdictions ont limité les capacités du Japon à répondre à de nouvelles menaces contre la sécurité dans la région, notamment le programme d’armes nucléaires de la Corée du Nord et l’activité plus affirmée de la marine chinoise.

Le Japon et la Chine ont une querelle de longue date portant sur les îles Senkaku, dans la Mer de Chine Orientale. Tokyo s’est rangé du côté des Philippines et d’autres pays qui se sont opposés à la construction de base chinoise dans des zones contestées en Mer de Chine du Sud.

Les tensions entre Pékin et Tokyo ont à nouveau monté d’un cran cette semaine après que le Japon ait enclenché une station radar en Mer de Chine Orientale. Cette station lui permet de récolter en permanence des renseignements à proximité de Taiwan et des Senkaku, îles connues sous le nom de Diaoyu en Chine. (…)

La montée de la méfiance du Japon envers la Chine se reflète dans son changement de stratégie. Tokyo se détourne de sa frontière maritime nord avec la Russie malgré les plans de Moscou de construire une base navale sur les îles Kuril, elles aussi contestées. Les forces soviétiques avaient pris possession des îles vers la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le refus de la Russie de les rétrocéder a empêché les 2 pays de conclure un traité de paix permanent.

D’après Xinhua, le Japon, pion des États-Unis, devrait permettre à l’oncle Sam de se mêler de nombreuses affaires régionales suite à son pivot vers l’Asie. (…) L’administration Obama a quant à elle salué la nouvelle. (…)

Les Japonais sont divisés sur la question : 47 % de la population n’approuve pas les nouvelles lois tandis que 38 % est pour. Les rangs des opposants sont néanmoins en baisse : en septembre, ils étaient 58 % à se prononcer contre ces lois. »

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