La valeur de l’or (et de toute chose à vrai dire) est déterminée par le coût énergétique global de sa production. Ce facteur, ainsi que l’allocation massive de la richesse mondiale dans des actifs papiers dénués de valeur tangible (dette), sont les 2 éléments principaux à prendre en considération pour calculer la valeur intrinsèque de l’or, comme l’explique cet article de SRSroccoreport.com, publié le 23 août 2016 :

« La véritable valeur de l’or est bien plus élevée que celle du cours spot. Cela est dû à plusieurs facteurs, mais le plus important est incompris par quasi tous les économistes et les scientifiques monétaires d’aujourd’hui. Les gens capables de comprendre le contenu de cet article pourront enfin appréhender la véritable valeur de l’or sous un jour complètement différent. (…)

Malheureusement, la majorité des économistes et des analystes des métaux précieux appréhendent l’or sous un angle très spécifique. Les analystes des métaux précieux estiment que l’or est la monnaie, à l’inverse de la vision keynésienne basée sur le dollar. Pourtant, ces 2 catégories ne comprennent pas la véritable valeur de l’or.

L’or est plus qu’un métal précieux dont la valeur est déterminée par l’offre et la demande. De plus, l’école autrichienne perçoit l’or en tant que fondation de la monnaie, utilisée pour se procurer des biens et des services. Alors qu’en fait, la véritable valeur de l’or découle de l’énergie dépensée sous toutes ses formes, et à toutes les étapes de production, pour le produire. Répétez cette phrase :

« La véritable valeur de l’or découle de l’énergie dépensée sous toutes ses formes, et à toutes les étapes de production, pour le produire. »

Je le dis et je l’écris depuis des années, mais je pense malgré tout que beaucoup de gens ne le comprennent pas encore. Je vais donc développer l’idée en long et en large, de façon chronologique.

Les fondations de l’or monétaire : énergie = or = monnaie

Pour comprendre ce principe, j’utilise pour exemple l’un des plus gros producteurs d’or du monde, Newmont Mining. Les coûts de production tout inclus de cette société sont les suivants (chiffres de 2013) :

cout-newmont-production-or-2013

C’était il y a 3 ans, lorsque le prix du pétrole (énergie) était plus élevé. Vu que le prix du pétrole a baissé, les coûts ont diminué depuis. Peu importe, ce graphe nous permet de consulter la liste des coûts. Le plus gros des coûts de production de Newmont est les CAS, « cost of sales » (coûts de production purs). Le camembert de droite détaille ces coûts.

Si on les observe de plus près, nous constatons que l’énergie représente 20 % de ces coûts. Bien sûr, le réflexe de tout analyste des métaux précieux consiste à dire que l’énergie ne représente que 20 % des coûts de Newmont pour produire de l’or. (…) Ce qui est erroné. Voici le camembert en question, de plus près.

CAS-newmont

Comme on peut le voir, le diesel et l’électricité, de chacun 10 %, représentent 20 % des coûts en énergie pure de Newmont. Cependant, nous devons aussi réaliser que le travail, de 50 %, représente aussi une forme d’énergie, il s’agit d’énergie humaine. (…)

Cela dit, certains employés gagnent plus que d’autres en raison de leur expérience et de leur spécialisation. Par exemple, un machiniste aux commandes d’une énorme pelleteuse gagne plus qu’un simple ouvrier en raison du temps et de l’énergie investis dans sa formation. Ce machiniste a passé des années à se former et à travailler dans son domaine. Une grande quantité d’énergie a donc été consommée pour obtenir ces 20 années d’expérience. (…)

Si nous ajoutons le travail humain (énergie) de 50 % aux 20 % du diesel et de l’électricité, nous arrivons déjà à 70 %. Donc, en termes scientifiques de travail qui représente de l’énergie, l’énergie pure et l’énergie travail représentent 70 % des coûts de production de Newmont.

Penchons-nous désormais sur les 2 catégories restantes :

  • Consommables : 10 %
  • Matériaux et pièces détachées : 20 %

Newmont utilise beaucoup de consommables pour produire de l’or. Voici une liste provenant d’un rapport de 2015 :

materiaux-newmont

J’ai décidé d’utiliser la chaux (lime) en tant qu’exemple parfait, car la production et le transport de la chaux consomment beaucoup d’énergie. De nouveau, un analyste lambda de l’industrie minière considèrera la chaux comme un consommable, et non pas comme un coût énergétique. Lorsqu’on se penche sur le processus global de production et de transport de la chaux, on réalise que le prix production de la chaux est dérivé du coût de l’énergie nécessaire à sa production :

chaux-production-processus

Il faut extraire de la roche calcaire, la transporter jusqu’à l’usine de production. Ce qui représente beaucoup d’énergie, du diesel en passant par le travail du chauffeur. Alors que le calcaire est traité, le processus consomme beaucoup d’électricité. (…)

Lorsque la chaux est produite, il faut encore la transporter jusqu’aux mines de Newmont. Il s’agit d’un matériau très lourd, qui exige donc beaucoup d’énergie pour être transporté que ce soit par bateau, par train ou par camion, et que ce soit en termes de carburant ou de travail humain. (…)

Cette analyse peut être répétée pour le cyanure, le ciment, etc., dont la valeur est déterminée par l’énergie, sous toutes ses formes, nécessaire pour les produire. Ceci est également vrai pour la catégorie « matériaux et pièces détachées ». (…)

En ce qui concerne les investissements de maintenance, il s’agit également de coûts liés à de l’énergie, sous toutes ses formes (par exemple la création de nouvelles routes pour accéder à de nouveaux filons d’une mine, etc.).

Une autre catégorie sur laquelle il faut nous pencher : les dépenses en capital. Cela inclut l’achat de bébés tels que celui-ci :

CAT-797F

Cette machine, c’est le Caterpillar 797F. Elle coûte 5 millions de dollars. Si on réalisait la même analyse que pour la chaux, on réalise également que la majeure partie de l’énorme valeur de cette machine provient de l’énergie dépensée sous toutes ses formes pour la produire, durant tous les stades de production. (…)

De nouveau, d’après les analystes du secteur minier, un Caterpillar 797F est considéré comme une dépense en capital. Alors qu’en bout de course, si Newmont a dépensé autant d’argent pour une telle machine, c’est en vertu de l’énergie nécessaire sous toutes ses formes pour la produire. Cette logique s’applique à tous les postes de dépenses. (…) Même les taxes représentent de l’énergie, celle que le gouvernement dépense via les fonctionnaires, la maintenance des routes et de l’infrastructure en général, etc.

L’importance stratégique du triptyque « énergie = or = monnaie »

Il y a des centaines d’années, les empires se bâtissaient sur l’or et l’argent. L’Empire Espagnol fut puissant il y a quelques siècles de par sa capacité à accumuler une grande quantité de métaux précieux, en provenance d’Amérique du Sud et du Mexique. À l’époque, le travail humain (esclavage) était la source d’énergie à la base de la production. (…)

Tout ceci a changé au début du XXe siècle, lorsque les barons du pétrole comprirent que la valeur de la monnaie allait être déterminée non plus par le travail humain et animal, mais par le pétrole. C’est pourquoi la carte du monde fut revue à cette époque par les grandes sociétés pétrolières, travaillant ensemble pour contrôler, extraire et vendre la source énergétique la plus importante du monde.

Le pétrole fut la raison principale de l’invasion de l’URSS par Hitler durant la Seconde Guerre mondiale. Il avait besoin du pétrole pour poursuivre l’expansion nazie. Au lieu d’or ou d’argent, Hitler avait grandement besoin de pétrole. (…)

Lorsque les  États-Unis entrèrent en guerre, la défaite allemande n’était plus qu’une question de temps. Les États-Unis étaient l’Arabie Saoudite de l’époque, ils fournissaient la majorité du pétrole des alliés. Ce sont les énormes réserves de pétrole et les ressources naturelles du pays qui ont propulsé les États-Unis au firmament des empires de la planète.

Malheureusement, les États-Unis ont atteint le pic du pétrole bon marché en 1970. Un an plus tard, Nixon mettait un terme à la convertibilité du dollar en or. Ironique, non ? Il y a eu ensuite l’embargo arabe du pétrole en 1973, et la crise iranienne de 1978, qui ont propulsé le prix du baril de 1,80 dollar en 1970 à 31 $ en 1979. Ces événements ont eu un impact profond sur les cours de l’or et de l’argent, qui ont explosé durant cette décennie.

Cependant, durant les 45 années suivantes, des banquiers futés de Wall Street, de Londres, etc. ont attiré les investisseurs et leurs liquidités excédentaires vers des actifs papier, qui sont devenus le plus grand Ponzi de l’histoire.

Ce Ponzi papier ne peut fonctionner que dans un contexte de croissance de la production pétrolière bon marché. (…) Malheureusement, ce pic a eu lieu à l’échelle mondiale il y a 10 ans. Nous compensons avec une production de pétrole très onéreuse, production que la planète ne peut se permettre à moins d’augmenter massivement la dette. (…)

Depuis des milliers d’années, l’énergie est le facteur principal de la valeur de l’or et de l’argent. Durant la majorité de cette période, l’énergie provenait du travail humain et animal. Mais avec l’émergence du charbon puis du pétrole, cette dynamique fut bouleversée. En raison du pic de la production de pétrole bon marché qui a été atteint, la planète va vivre une terrible calamité financière. Très peu de gens s’y préparent. (…)

Certains pensent que la chute des prix de l’énergie va réduire le prix de l’or. Cette analyse est erronée. En raison de l’énorme allocation des fonds mondiaux en faveur des actifs papier de ces 45 dernières années, la valeur de l’or (ainsi que de l’argent) a été réduite artificiellement. Lorsque la planète réalisera qu’elle a investi dans des « reconnaissances de dette énergétiques » (energy IOU’s), les investisseurs se tourneront vers l’or physique afin de protéger leur patrimoine. (…) »

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