L’une des spécialités de Goldman est la « muppetisation » soit l’art d’exploiter l’ignorance des autres notamment de ses clients en les plumant en faisant le contraire de ce qu’elle recommande. Si aucune classe d’actif n’y échappe, l’or est une cible de choix. Dans ce contexte, il n’est donc pas étonnant que les prévisions de Goldman Sachs soient quasi systématiquement négatives pour l’or vu que la banque se plaît à en acheter. Néanmoins, les faits sont têtus. Goldman est donc parfois contrainte et forcée d’admettre qu’elle a tort. Ou pour mieux faire passer la pilule, « qu’il y a des chances au cas où et si », qu’elle se plante. Et vu qu’on approche de la fin de l’année et qu’on est bien loin des 1000 $ l’once, Goldman vient d’être contrainte de faire une telle sortie. Article de Zero Hedge, publié le 21 octobre 2015 :

« Les économistes, Wall Street et les planificateurs centraux aiment toutes les classes d’actifs sauf une : l’or. Pour preuve, la déclaration sous serment de Ben Bernanke devant le Congrès américain affirmant que la valeur de l’or repose « sur une tradition ». Ou encore à l’annonce du QE de Mario Draghi en décembre 2014, lorsqu’on lui demandait quelles classes d’actifs seraient concernées, sa réponse : « nous avons discuté toutes les classes d’actifs sauf l’or ».

Évidemment que la BCE n’achètera jamais d’or, de par sa nature, le métal précieux est l’antithèse du régime en faillite actuel, rafistolé à la superglue de la création monétaire. Il est détesté car il impose une utilisation prudente de l’argent et des effets de levier, de vivre dans les limites de ses moyens et plus important encore d’épargner plutôt que de dépenser. Notre monde actuel, qui se noie dans une dette 3,5 fois plus importante que son PIB, devrait effacer des trillions d’actifs s’il devait s’appuyer sur l’or.

Le métal jaune rend également l’avortement du quadrillion de produits dérivés impossible. Comme un château de cartes, il est aussi solide que son maillon le plus faible. Ce qui explique pourquoi les banques centrales à travers le monde ont tout misé sur les interventions de Greenspan Bernanke Yellen Draghi et ne laisseront plus aucune grosse banque faire faillite.

Ironiquement tandis que les « gens très sérieux » ou risibles et complètement discrédités ne manquent pas une opportunité pour descendre l’or, tout en l’achetant en douce autant que possible que ce soit à Londres (où les coffres sont quasi vides) ou à Pékin ou à Bombay, les sources naturelles les plus importantes de demande d’or physique.

Récemment, la nervosité a grimpé chez ces mêmes gens « sérieux ».  Car tandis que la majorité des autres « matières premières » ont vu leur cours chuter à l’occasion de leur plus gros crash depuis Lehman, l’or vient de repasser dans le vert pour 2015. La dernière chose que le système financier, au bord d’une récession mondiale, peut encaisser est une nouvelle vague massive de vente d’actifs « intangibles » en faveur d’un métal jaune bien concret comme cela a eu lieu en 2010 et 2011 avant que la BRI ne mette fin à l’ascension stratosphérique de l’or en septembre 2011.

Et voici désormais Goldman, malgré le fait que son « scénario principal reste des taux d’intérêt américains plus élevés et un cours de l’or plus bas », qui vient d’admettre qu’il pourrait avoir tort précisant qu’il y a « des risques significatifs que notre prévision d’un cours de l’or plus bas soit contredite si la Fed devait nous surprendre et opter pour le statu quo en décembre. » (…)

La raison derrière l’augmentation de l’or est la conséquence directe de la perte de crédibilité de la Fed, confirmant une fois de plus que c’est le marché qui lui dicte sa politique, même si cela signifie dévaluer le dollar et sacrifier la monnaie de réserve. Autrement dit, cela signifie que plus Yellen repousse la normalisation de sa politique monétaire, plus l’or va grimper. Vu qu’elle est littéralement piégée même la hausse des taux la plus modeste engendrera une baisse quasi immédiate et/ou un QE, tout comme ce fut le cas au Japon en août 2000. Goldman ne dit pas le contraire. (…)

Goldman finit aussi par enfin admettre que sept ans plus tard, la planification centrale ne donne pas vraiment les effets escomptés le plus grand « risque » étant un nouveau mouvement majeur de hausse de l’or :

« Même si notre scénario principal reste des taux d’intérêt américains plus élevés et un cours de l’or plus bas, des risques significatifs pourraient contredire notre prévision si la Fed devait nous surprendre et opter pour le statu quo en décembre. »

Certes. Donc Goldman, qui s’est presque autant planté que la Fed sur ses prévisions de « reprise économique », pense qu’elle aura raison (cette fois) tout en admettant dans la même phrase qu’il y a des risques significatifs pour qu’elle soit « contredite »… soit qu’elle se plante, pour la traduction novlangue économique/français.

Et si Goldman devait avoir tort, elle vous serait tout de même très reconnaissante de bien vouloir vous débarrasser de toute relique barbare que vous posséderiez. Alors dépêchez-vous, vendez vite avant que le cours ne plonge à 1000 $ ou moins dans les mois à venir. Vous ne devrez pas chercher bien loin pour trouver un acheteur : Goldman sera preneur, quelle que soit la quantité. »

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