Article inspiré de celui d’Hugo Salinas Price publié sur Plata.com.mx le 22 mars 2016 sur les parallélismes entre la crise et les politiques monétaires de 1790 et d’aujourd’hui :

Une économie en berne

« Nous sommes en France en 1790, l’Assemblée nationale révolutionnaire est inquiète : la situation économique se détériore en raison de la pénurie de monnaie. Pas de quoi s’étonner, l’activité économique ralentit durant les périodes de troubles politiques.

Cette assemblée, composée de gens intelligents, éduqués et raisonnables, décide que cette pénurie de monnaie est intolérable et qu’il faut y remédier. Elle a une idée de génie : créer la monnaie nécessaire pour relancer la machine.

Créons de la monnaie pour relancer la machine économique

Les Assignats sont nés, garantis par les propriétés foncières récemment confisquées à l’Eglise. Ils sont rapidement imprimés et mis en circulation, leur valeur monétaire est exprimée en francs-or.

Dans un premier temps, les assignats circulent en compagnie des pièces d’or, s’échangeant à leur valeur nominale. Mais rapidement, un taux de change entre les 2 s’instaure, et la valeur des assignats chute par rapport à l’or. C’est le début d’un cauchemar qui va durer 7 ans.

Après la première émission des assignats, le problème du ralentissement économique n’étant pas réglé, une seconde émission est décrétée. Puis une 3e, une 4e et une autre, et encore une autre, si bien que la valeur des assignats ne cesse de dégringoler par rapport à l’or.

L’or est préféré aux Assignats

Pour leurs concepteurs, la dévaluation vertigineuse des assignats ne peut être que le fait de gens mauvais, ennemis de la patrie, qui doivent être sévèrement châtiés. L’assemblée décide, par exemple, qu’un marchand qui demande à un client potentiel s’il souhaite payer en assignats ou en or avant de donner son prix sera envoyé aux galères ou sur l’échafaud. Un réseau national d’espions et mis en place afin de pourchasser ceux qui conservent de l’or.

Les citoyens les plus futés décident d’emprunter des sommes énormes en assignats, sachant que leur valeur finira par chuter, pour acheter toutes sortes de biens tangibles : immobilier, œuvres d’art, bijoux, etc. De cette façon, des fortunes énormes se forment sur le dos des ignorants.

En 1797, Napoléon prend le pouvoir en France. Il met fin aux politiques très raisonnables des gens hautement compétents de l’Assemblée nationale en déclarant que l’or est l’unique monnaie. Les Assignats sont alors brûlés place Vendôme.

Les éminences grises de l’Assemblée nationale ont réussi… à mettre la France à genoux. Mais aucun d’entre eux ne fera son mea culpa.

Nous sommes aujourd’hui en 2016. Pourquoi sommes-nous à nouveau en 1790 ? Tout simplement parce qu’aujourd’hui, un petit groupe de gens orgueilleux pense pouvoir piloter l’économie mondiale sur base d’une construction intellectuelle erronée, à savoir le dollar non adossé à l’or et ses devises dérivées.

L’or, l’ennemi d’hier et d’aujourd’hui

En 1790, l’or était l’ennemi de ces gens vaniteux parce que la dépréciation des  assignats par rapport à l’or révélait la supercherie. L’Assemblée nationale fit alors tout ce qui était en son pouvoir pour éradiquer l’utilisation de l’or en recourant à la violence. Aujourd’hui, l’or est à nouveau l’ennemi de nos maîtres orgueilleux. Car le métal jaune menace de mettre à nu la supercherie du dollar.

En 1933, un dollar valait 1,5 g d’or. Aujourd’hui, un dollar vous permet d’acheter 2,5 millièmes de gramme d’or. Comme les assignats, dont la valeur finit par tomber à zéro en 1797, le dollar fait face au même destin inévitable. Et vu que toutes les autres devises du monde ne sont que des dérivés du dollar, elles deviendront elles aussi sans valeur.

L’idée de la possibilité d’inventer une monnaie supérieure à l’or pour atteindre la prospérité était la faille intellectuelle fondamentale dans le raisonnement des membres vaniteux de l’Assemblée nationale de France en 1790.

Les banquiers centraux aujourd’hui commettent exactement la même erreur. Ils pensent que le dollar est une monnaie supérieure à l’or.

L’arrogance de la majorité de l’Assemblée nationale de France en 1790 a mené à la dévastation totale de l’économie française en l’espace de 7 ans. Les banquiers centraux d’aujourd’hui réaliseront sans aucun doute le même exploit. Et comme il y a plus de 2 siècles, n’espérez pas entendre de leur bouche l’aveu de leur culpabilité. »

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