Article de http://wallstreetonparade.com/, publié le 12 décembre 2015 :

« L’OCC, qui supervise les banques américaines et les banques de Wall Street, a averti hier que les risques de crédit augmentent dans les banques. Cette recrudescence du risque est le résultat d’un assouplissement des conditions d’octroi qui, selon l’OCC, « sont le reflet de grandes tendances similaires à celles que nous avons connues entre 2005 et 2007 juste avant la dernière crise financière… »

À lire ce rapport, la première question que l’on se pose est de savoir en quoi le renforcement du capital des banques est positif si, simultanément, elles prennent plus de risques sur leur portefeuille de crédits. La seconde question est de savoir pourquoi les régulateurs ont observé la tendance se développer sans rien faire. Enfin, la troisième question est de savoir ce que le FSOC (la coalition de tous les banquiers et des régulateurs de Wall Street qui se rencontre régulièrement et secrètement) compte faire avec cette menace grandissante pour la stabilité financière.

Ce n’est pas comme si le crash de 2008 avait impacté une génération reculée. Nous sommes les contribuables sur qui on a mis le pistolet sur la tempe afin de sauver les banques en faisant exploser la dette nationale (…). La Fed a injecté en secret plus de 16 trillions de dollars pour garantir des prêts à Wall Street, à des banques nationales et étrangères ainsi qu’à des sociétés américaines au nom du sauvetage du système financier. Nous sommes les citoyens victimes d’une croissance en berne en raison de ce crash financier épique et de ses conséquences. Nous serons ceux qui devront à nouveau payer les pots cassés lorsque la prochaine crise se déclarera, une éventualité devenant plus concrète chaque jour qui passe.

Le FSOC est lui aussi conscient des risques

Il apparaît que le FSOC est bien conscient des risques. Son plan ingénieux consiste à répéter ce que les régulateurs ont fait jusqu’à la crise de 2008 : « surveiller » la prise de risque plutôt que l’empêcher. C’est ce que son rapport annuel 2015 indique noir sur blanc. (…)

Où est le risque le plus élevé selon l’OCC ? Principalement dans les « crédits commerciaux » toujours d’après son rapport. Ils sont passés à 30 % de crédits risqués contre 27 % en 2014. Ce risque pourrait grimper à 50 % dans les 12 prochains mois.

Mais qu’est-ce qui a poussé les banques à augmenter le risque en cette période trouble pour les marchés, vu le possible serrage de vis monétaire de la Fed et le doublement des défauts sur le marché des obligations pourries en un an ? D’après le rapport de l’OCC, la concurrence et l’accès facile aux liquidités ont poussé les banques à revoir leur tolérance au risque.

Enfin pour finir, le petit détail qui tue mentionné par l’OCC : son étude ne se penche que sur 32 % des banques (qui inclut les 19 plus grosses banques américaines) soit celles considérées comme les plus prudentes. (…) »

occ-credit-risque

LAISSER UNE RÉPONSE

Please enter your comment!
Veuillez entrer votre nom ici