La séance du parlement européen du 28 juin, quelques jours après le Brexit, a été particulièrement chahutée alors que Nigel Farage expliquait les raisons de ce vote historique, non sans égratigner ses collègues, pour ensuite évoquer l’avenir du Royaume-Uni en dehors de l’Union.

Traduction du discours de Nigel Farage au parlement européen après le Brexit

Bonjour. Bonjour !

Amusant, n’est-ce pas ?

Amusant, n’est-ce pas ?

Merci beaucoup pour votre accueil très chaleureux. Comme les choses ont changé…

M. Farage, juste un moment. Mesdames et Messieurs, l’une des qualités majeures de la démocratie est l’écoute, même de ceux dont on ne partage pas l’opinion.

Merci M. Schulz. N’est-ce pas amusant ? Lorsque je suis arrivé ici il y a 17 ans, j’ai dit que je voulais mener une campagne de départ de la Grande-Bretagne de l’Union européenne.

Vous m’avez tous ri au nez. Maintenant, je dois dire que je vous vois moins rire. La raison pour laquelle vous êtes tant remontés, la raison pour laquelle vous êtes si fâchés est parfaitement claire au vu des échanges agités de ce matin. Vous, en tant que projet politique, êtes en état de déni.

Vous niez le fait que votre monnaie est un échec. Vous niez… Eh bien, regardez simplement les pays méditerranéens. Votre politique a été d’imposer la pauvreté à la Grèce et aux autres pays de la Méditerranée. Bien joué. Et vous niez l’appel de l’année dernière de Mme Merkel  pour avoir un maximum de gens traversant la Méditerranée vers l’UE. Ce qui a mené à d’énormes divisions entre les nations ainsi que dans les nations.

Mais votre plus gros problème, et la raison principale expliquant le vote de la Grande-Bretagne pour la sortie de l’UE, c’est que vous avez furtivement, par tromperie et sans jamais dire la vérité aux gens, imposé aux Britanniques ainsi qu’aux autres peuples d’Europe… Vous leur avez imposé une union politique. Vous leur avez imposé une union politique.

Et lorsque les peuples, en 2005, aux Pays-Bas et en France, ont voté contre cette union politique, lorsqu’ils ont rejeté la constitution, vous les avez tout simplement ignorés en adoptant le traité de Lisbonne via d’autres voies.

Ce jeudi dernier, nous avons connu un résultat remarquable. Un tremblement de terre pas uniquement pour la politique britannique, mais aussi pour la politique européenne, et peut-être même mondiale. Ce que les petites gens, les gens ordinaires ont fait, ce que les peuples oppressés durant ces dernières années et qui ont vu leur qualité de vie baisser, ils ont rejeté les multinationales, ils ont rejeté les grands jeux politiques. Et en fait, ils ont dit : nous voulons récupérer notre pays, nous voulons récupérer nos frontières de pêche, nous voulons récupérer nos frontières, nous voulons être une fière nation indépendante qui se gouverne d’elle-même. C’est ce que nous avons fait et qui devra se passer.

Ce faisant… Ce faisant, nous offrons désormais une lueur d’espoir aux démocrates du reste du continent européen. J’ai fait une prévision ce matin, le Royaume-Uni ne sera pas le dernier État membre à quitter l’Union européenne.

La question est de savoir ce que nous allons faire maintenant. C’est au gouvernement britannique d’invoquer l’article 50.  Et je dois dire que je pense que nous ne devrions pas trop patienter avant de le faire. Je suis tout à fait d’accord avec M. Juncker, les Britanniques ont voté, nous devons faire en sorte que cela ait lieu. Mais ce que je voudrais voir, c’est une attitude adulte et responsable dans la négociation de notre nouvelle relation.

Cela dit, je sais que la plupart d’entre vous ont jamais eu un véritable boulot dans leur vie, n’ont jamais travaillé en entreprise, dans le commerce, ou n’ont jamais créé un emploi de leur vie. Mais écoutez. Écoutez-moi simplement.

M. Farage, juste une minute. Mesdames et Messieurs, je comprends que vous vous laissiez gagner par l’émotion, mais vous êtes en train de vous comporter comme les membres de l’UKIP se comportent habituellement dans cette chambre. Donc, s’il vous plaît, ne les imitez pas. M. Farage, je voudrais néanmoins vous dire quelque chose. Le fait que vous affirmez que personne n’a occupé un job décent de sa vie, je suis désolé, vous ne pouvez pas dire une telle chose.

Vous avez raison M. Schulz, l’UKIP protestait contre l’établissement, maintenant l’établissement proteste contre l’UKIP. Il s’en passe des choses, ici.

Parlons de simples choses économiques pragmatiques. Nous, entre mon pays et vos pays, échangeons beaucoup de biens et de services. Ces échanges commerciaux sont mutuellement bénéfiques, cela compte. Si vous décidez d’adopter une position dure pour rejeter toute idée d’accords commerciaux sensés, les conséquences seront bien pires pour vous que pour nous. Et même l’absence d’un accord serait toujours mieux pour le Royaume-Uni que les accords pourris actuels.

Mais s’il y avait un mouvement d’opposition, avec réintroduction de droits de douane sur des produits comme les voitures, alors des centaines de milliers de travailleurs allemands courraient le risque de perdre leur emploi. Alors pourquoi ne serions-nous pas pragmatiques, raisonnables, adultes, réalistes en négociant un accord d’échanges sans droits de douane ?

Et par la suite, sachez que le Royaume-Uni sera votre ami, nous commerçons avec vous, nous coopérerons avec vous, on sera vos meilleurs amis. Mais faites-le de façon raisonnable, laissez-nous partir et poursuivre nos ambitions pour le futur.

LAISSER UNE RÉPONSE

Please enter your comment!
Veuillez entrer votre nom ici