Interview d’Egon von Greyerz du 30 octobre 2015 (source KWN) :

« Il semblerait que le marché haussier nourri à l’argent papier n’en finira jamais. Peu importe les nouvelles, les marchés actions mondiaux réagissent positivement. Il faut beaucoup de temps pour mettre un terme à une tendance, même si ce qui l’a alimenté est intrinsèquement néfaste.

Les banques centrales n’ont aucune ligne de conduite

La semaine dernière, les marchés actions ont grimpé suite à la nouvelle annonçant que la BCE et la banque de Chine pourraient augmenter leur QE. Tandis du côté de la Fed, on a de nouveaux assisté à un virage à 180 degrés avec la possibilité d’une hausse des taux en décembre. Comme je l’ai affirmé à de nombreuses reprises, ni la Fed ni aucune autre banque centrale n’a une idée de ce qui se passe. Elles continuent de réagir aux événements, et donc de changer d’avis comme de chaussettes. Elles ne suivent aucune ligne de conduite.

La Fed observe en premier lieu la bourse. Si les marchés grimpent elle pense qu’elle peut augmenter ses taux et s’ils baissent elle utilisera toutes les armes à sa disposition pour stopper leur chute. Vont-ils vraiment augmenter les taux en décembre ? Cela dépendra du marché haussier : sera-t-il victime d’une indigestion après avoir avalé tant de papier ? Je pense que le marché haussier pourrait mourir de sa mauvaise alimentation.

Nous pourrions très bientôt arriver à un point où les investisseurs du monde entier réaliseront que la création de monnaie papier sans valeur des banques centrales est incapable de créer de la richesse. Elle ne fera que provoquer l’implosion totale du système financier quand les faillites systémiques se multiplieront. En vertu des mauvaises nouvelles qui s’accumulent aux 4 coins du globe, il est probable que ce marché haussier trébuche fortement d’ici la fin 2015.

Les actions stagnent en termes réels

En termes réels, la valeur des actions n’a pas augmenté. La hausse est simplement due à l’augmentation de 50 % de la dette depuis 2007, d’environ 70 trillions de dollars. Dans un environnement normal, une telle création de crédit n’aurait pas produit de l’inflation mais de l’hyperinflation. Mais toute cette dette n’a jamais atteint l’économie réelle. Elle a été principalement utilisée pour doper le système financier. Ces injections continuent donc d’alimenter la poule aux œufs d’or spéculative des marchés financiers.

Le marché haussier séculier a atteint son sommet vers 2000. En termes réels (soit en or), les marchés ont baissé substantiellement depuis 1999-2000. Le Dow, par exemple, a baissé de 2/3 depuis 1999. (…)

Demande très soutenue pour l’or physique

La dévaluation effrénée des devises papier va mener à l’appréciation continue de l’or. Mais il n’y a pas que les erreurs de politiques économiques qui vont propulser l’or vers le haut. La demande physique pour le métal est très forte. Durant les 10 premiers mois de 2015, la Chine a acheté plus de 2100 tonnes, ce qui signifie qu’elle pourrait terminer l’année avec des achats d’environ 2.500 tonnes. L’Inde devrait acheter environ 1.000 tonnes cette année. Cela fait un total de 3.500 tonnes pour ces 2 seuls pays, alors que bien d’autres augmentent leurs réserves. La production mondiale d’or annuelle est de 2.500 tonnes, ce qui signifie que les 2 plus gros acheteurs consomment 1.000 tonnes de plus que la production annuelle.

Manipulation du cours de l’or

Mais malgré tout cela, le cours de l’or n’augmente pas. Pourquoi ? Parce que dans notre monde financier moderne corrompu, les actifs réels et la valeur réelle n’ont aucune espèce d’importance. Aujourd’hui, tout repose sur les actifs papier et leurs échanges, soit les produits dérivés. Le cours de l’or n’est pas défini par le marché physique. Il est déterminé par un marché papier manipulé. Les grandes banques, les banques centrales et la BRI ne cessent de contrôler le cours de l’or sur les marchés papier. Cette intervention est apparente pour toute personne de bonne volonté qui observent les mouvements qui ont lieu juste avant l’ouverture des marchés, ou lorsque la liquidité est la moins importante. Aucune entité commerciale ne vendrait autant d’or lorsqu’il n’y a pas d’acheteur. Ce petit jeu est flagrant, GATA a rassemblé des preuves innombrables mais en vain. (…)

Pourquoi acheter de l’or ?

L’or n’est pas un investissement spéculatif ou à court terme. Les privilégiés qui possèdent des économies devraient acheter de l’or en tant qu’assurance contre notre système financier pourri ainsi que pour préserver leur richesse. Cependant, n’oubliez pas que vous devez le détenir sous sa forme physique et en dehors du système bancaire.

Lorsque nous avons conseillé aux investisseurs en 2002 de placer un pourcentage important de leur portefeuille dans l’or qui était à 300 $, notre objectif était 10.000 $ en argent d’aujourd’hui. Cet objectif n’a pas changé, il s’agit même d’un minimum. (…) »

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