Interview de Gerald Celente publiée sur KWN le 17 février 2016 :

« Après l’un des pires débuts d’année des marchés, les actions ont subitement connu un rebond. Par exemple, le Nikkei clôturait la semaine dernière à son plus bas depuis octobre 2014. Quels sont les fondamentaux qui justifient la hausse de cette semaine ? Est-ce la mauvaise nouvelle que l’économie du Japon s’est contractée de 1,4 % durant le dernier trimestre ?

Non. Ce qui a profité aux marchés actions, c’est la logique foireuse que malgré la double salve inutile de bazooka monétaire de la banque du Japon, le chiffre désastreux du PIB sera le prétexte à un nouveau round de stimulations.

Avant l’ouverture des marchés chinois ce lundi, qui furent fermés pendant une semaine, le Shanghai Index avait plongé de 47 % depuis son pic de juin. Est-ce en raison de la nouvelle pourrie que les exportations chinoises ont chuté de 11,2 % en janvier et que les importations ont plongé de 18,8 % que les marchés sont repartis à la hausse ?

Non. Comme c’est le cas du Japon, les chiffres horribles ont été interprétés en tant que signe positif que la banque de Chine va prendre des mesures pour doper cette croissance en berne.

Les actions européennes entrent dans un marché baissier

Du côté de l’Europe, c’est plus ou moins la même histoire à quelques détails près. Jeudi dernier, le FTSE All-World Index est entré dans un marché baissier. Le Stoxx 600 était en baisse de 14 % pour atteindre son plus bas niveau depuis la crise de la dette européenne. Les titres bancaires ont également plongé de 24 % depuis le début de l’année.

Mais soudainement, les marchés sont partis à la hausse vendredi dernier pour continuer sur leur élan durant cette semaine. Bien entendu, ce rebond n’est pas à mettre au crédit de la croissance anémique de la zone euro de 1,1 % enregistrée durant le dernier trimestre de 2015 et d’une performance économique en dessous des niveaux que l’on connaissait avant la panique de 2008.

En fait, cette hausse a été provoquée par la décision de la Deutsche Bank de racheter pour 5,4 milliards de dollars de ses émissions obligataires et par la nouvelle que les cadres supérieurs de la banque espagnole Santander achètent les actions de leur banque en signe de confiance.

Super Mario est de nouveau à l’œuvre dit Gerald Celente

Pour la 3e fois en autant de semaines, le président de la BCE Mario Draghi a de nouveau sorti de sa manche la carte de la stimulation, annonçant que son institution « n’hésiterait pas à agir » pour surmonter les « défis significatifs » qui ont impacté les marchés mondiaux depuis le début de l’année.

Du côté des États-Unis, alors que le Dow était en baisse de 14,5 %, le Nasdaq de 18 % par rapport au plus haut de l’année dernière, et que le KBW Nasdaq Bank Index était en berne de presque 20 % depuis le 1er janvier, les marchés actions ont subitement grimpé vendredi après la publication de la hausse dérisoire de 0,2 % des ventes de détail enregistrée en janvier.

Mais ce qui a vraiment poussé les marchés dans le dos, c’est la nouvelle que le CEO de la JP Morgan Jamie Dimon allait acheter 26 millions de dollars d’actions de sa propre banque en signe de confiance.

En bref, c’est la « confiance », et non les fondamentaux économiques, qui ont poussé subitement les marchés à la hausse. Le titre principal de la une du New York Times de mardi résume parfaitement la situation : « les actions mondiales soutenues par la foi des investisseurs ». Oui, la foi des investisseurs en davantage de stimulations inutiles des banquiers centraux et les rachats d’actions et d’obligations sans importance. Sûrement pas par la foi en les mécanismes de découverte du juste prix ou en la croissance robuste du PIB. »

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