Le scénario de la reprise économique américaine q de nouveau du plomb dans l’aile alors qu’hier, la Fed a une fois de plus décidé de faire l’impasse sur une hausse de son taux directeur, notamment suite aux chiffres de l’emploi catastrophiques de mai, propulsant ainsi l’or au-dessus des 1300 $ l’once, prêt à tester le seuil de résistance de 1315 $.

Comme on dit, les actes sont plus importants que les paroles. Si la Fed, en fervente adepte de la méthode Coué, nous abreuve de communications nous assurant que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, ses tergiversations pour remonter d’un malheureux 0,25 % un taux directeur loin, bien loin de sa moyenne historique, devrait être suffisant pour que toute personne dotée de quelques neurones connectés comprenne dans quel pétrin nous sommes.

C’est tellement vrai que l’on assiste même à des défections dans les rangs des plus fervents défenseurs de la Fed, par exemple Steve Liesman de CNBC (source). Ce chantre de la Federal Reserve a même été jusqu’à demander à Janet Yellen, durant sa conférence de presse du 15 juin, si « elle a un problème de crédibilité », à la stupéfaction d’une Yellen qui ressemble de plus en plus au capitaine d’un rafiot à la dérive. Liesman a obtenu en guise de réponse le charabia habituel en Fedspeak qu’il serait inutile de traduire (lorsque Santelli lui a demandé s’il avait compris un mot de sa réponse, Liesman a répondu : « pas grand-chose, cela ne répondait pas vraiment à la question posée »), mais sa réaction montre bien qu’il a totalement perdu la foi :

« Je pense que le premier cycle de hausse des taux est terminé. La réponse de Janet Yellen à ma question, et si vous regardez ce qui s’est passé avec le cycle de hausse, est assez profond. Jamais je n’ai vu la Fed si proche de capituler, à propos de l’efficacité de cette politique, à propos des perspectives économiques. »

Zero Hedge rappelle comment la tentative de hausse des taux d’août 2000 de la banque du Japon s’est terminée : après avoir crashé son économie, elle avait capitulé seulement 7 mois plus tard. Aujourd’hui, le scénario d’une hausse des taux a pris un méchant coup, tandis que les probabilités de voir la Fed baisser son taux directeur commencent à grimper fortement.

L’or a bien entendu énormément bénéficié de la réalisation grandissante que la Fed est totalement prise au piège par ses politiques désastreuses et son double discours, ou plutôt son discours positiviste et ses actes qui n’appuient pas ses paroles optimistes. Le cours du métal jaune, qui avait fortement chuté en anticipation de cette hausse des taux, reprend du poil de la bête alors que de plus en plus d’investisseurs comprennent qu’il n’y aura pas de normalisation dans un avenir proche et que le risque systémique fait son grand retour en raison de la fragilité de nombreuses banques, d’une croissance mondiale anémique, du risque souverain qui fait régulièrement surface (Grèce, Porto Rico, etc.), du risque politique, de bénéfices en berne, etc. etc.

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