De James Rickard – article paru sur le site Daily Reckoning le 9 septembre 2014 :

La volatilité et les baisses du cours peuvent être éprouvantes nerveusement parlant, mais le marché haussier de l’or est loin d’être terminé. En fait, il vient à peine de commencer.

Pour comprendre pourquoi, il est intéressant d’examiner 2 épisodes antérieurs de la relation entre l’or et l’argent (devises), 2 épisodes qui sont pertinents pour appréhender la situation actuelle. Ces épisodes furent une période de déflation extrême, les années 30, et une période d’inflation extrême, les années 70. L’histoire prouve que l’or se comporte bien dans ces 2 environnements.

Les commentateurs notent fréquemment que nous traversons une période de « stabilité des prix » ou de « basse inflation » sur base du fait que les prix à la consommation ont augmenté d’environ 2 % durant les 12 derniers mois. Pourtant, cette moyenne cache plus qu’elle révèle.

L’économie subit des forces déflationnistes fortes en raison de la faiblesse du marché du travail et du désendettement découlant de la dépression qui a démarré en 2007. Simultanément, l’économie est sujette à de puissantes forces inflationnistes ; ces forces s’annulent les unes et les autres pour produire une moyenne d’apparence bénigne. Mais sous la surface, ces forces ne parviennent pas à s’imposer, avec la probabilité que l’une ou l’autre finisse par émerger victorieuse par rapport aux autres.

Les forces inflationnistes apparaissent souvent avec un fort contretemps par rapport à l’expansion de la masse monétaire. Ce fut le cas dans la fin des années 60 et le début des années 70. La Fed commença à augmenter la masse monétaire afin de payer pour les politiques de Lyndon Johnson (« guns and butter », des armes et du beurre) de 1965. Les premiers problèmes apparurent en 1969 lorsque l’inflation augmenta de 5,9 %, par rapport aux 3,1 % de 1967.

Mais le pire était encore à venir. L’inflation a explosé à 11 % en 1974, pour ensuite atteindre 11,3 % en 1979, 13,5 % 1980 et 10,3 % en 1981, soit une augmentation incroyable de 35 % en 3 ans. Durant cette période, l’or est passé de 35 à plus de 800 $, ce qui correspond à une hausse de 2300 %.

Il est important de noter que l’inflation, et la hausse du cours de l’or, ne se sont pas faites du jour au lendemain. Le processus s’est étalé, en tout et pour tout, sur 15 ans. Les expériences de création monétaire extrême de la Fed n’ont démarré qu’en 2008. Vu le temps nécessaire pour que les conséquences des politiques monétaires se matérialisent et les forces déflationnistes qui les annulent, nous ne devrions pas être surpris de devoir attendre encore 1 ou 2 ans pour voir apparaître une inflation sérieuse.

Le cas instructif de la crise de 29

Un autre épisode instructif est la Grande dépression. À l’époque, le problème ne fut pas l’inflation, mais la déflation. Le phénomène a démarré en 1927, pour s’inscrire vraiment en tendance en 1930. De 1930 à 1933, la déflation s’est élevée au total à 26 %. Les États-Unis espéraient plus que tout de l’inflation. La dévaluation n’était pas possible car les autres nations dévaluaient encore plus vite durant la guerre des monnaies qui eut lieu à l’époque, une véritable course vers le fond.

Finalement, les États-Unis décidèrent de dévaluer le dollar par rapport à l’or. En 1933, le cours de l’or fut augmenté de 20 $ à 35 $ l’once, une augmentation du prix de 75 % alors que tous les autres prix chutaient. Cette thérapie de choc a fonctionné pour le dollar, et en 1934 l’inflation était de retour à 3,1 %, un virage à 180° par rapport à la déflation de 5,1 % de 1933. En bref, alors que toutes les autres méthodes pour terrasser la déflation avaient échoué, dévaluer le dollar par rapport à l’or a marché car l’or ne pouvait pas répliquer, lui.

Aujourd’hui, il est difficile de dire si le monde va tomber dans l’inflation ou la déflation, mais il est quasi certain que ce sera l’un ou l’autre. La bonne nouvelle pour ceux qui possèdent de l’or, c’est que quel que soit le cas de figure, l’or grimpe, comme le montrent les exemples de 1930 et 1970. Cependant, de la patience sera nécessaire.

Ces tendances prennent des années pour se concrétiser, tandis que les politiques ont des effets à retardement. Dans l’intervalle, les particuliers peuvent exploiter les revers récents de l’or pour en acquérir à bon compte, en attendant patiemment la hausse inévitable.

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