La baisse du pétrole, les élections anticipées en Grèce qui ont relancé les rumeurs de sa sortie de la zone euro, la baisse des bourses et la hausse légère de l’or : le début de l’année est agité. Cela signifie-t-il que la situation est en train d’échapper aux banques centrales ? Voici l’opinion de James Turk :

« Alors que nous débutons 2015, le thème principal de l’année reste la répression financière imposée par les planificateurs centraux, qui ravage les marchés mondiaux. Cependant, il reste une question importante à laquelle nous n’avons pas de réponse, et qu’il est impossible d’anticiper : les planificateurs centraux vont-ils perdre la maîtrise de la situation dans les mois à venir ? Le scénario de la perte de contrôle est plausible pour de nombreuses raisons.

Tout d’abord, la crédibilité des planificateurs centraux se réduit comme peau de chagrin. Par exemple, ici à Londres, j’ai pu lire ce titre il y a 2 jours : « scepticisme des économistes quant aux effets du programme d’achat d’obligations de la BCE sur la zone euro  ». Il est rare que les économistes travaillant pour les institutions financières mainstream soient sceptiques à propos de toute politique ou de toute décision des planificateurs centraux. Cependant, nous voyons également ce scepticisme grandir aux États-Unis.

La réalité commence à émerger

Les gens admettent de plus en plus que 5 années de taux d’intérêt à quasi zéro et d’autres formes de répression financière ont eu très peu d’effets sur l’économie américaine. Si l’économie américaine était aussi forte que l’affirment les bureaucrates de Washington avec leurs chiffres falsifiés qui sont rapportés par les médias dominants, la Fed aurait déjà relevé ses taux d’intérêt. Au lieu de cela, la Fed ne fait que remettre aux calendes grecques cette hausse des taux.

Mais il n’y a pas que la Fed qui est spécialisée dans le baratin, Draghi est également costaud en la matière. Il ne cesse de parler d’assouplissement quantitatif pour la zone euro, mais rien ne se passe. Sa crédibilité plonge encore plus vite que l’activité économique en Europe.

On n’attaque pas de front les véritables problèmes, sauf en Grèce. L’effondrement de l’économie grecque, et l’interventionnisme dans les affaires du pays de la BCE et du FMI afin que la dette grecque soit remboursable montrent que l’État-providence n’est plus un système politique viable. Ce qui est vrai pour la Grèce l’est aussi pour la grande majorité de l’Europe, les États-Unis, en fait la majorité des nations du globe. L’activité économique ne redémarrera pas là où l’interventionnisme étatique augmente, où la pression fiscale s’accentue.

Un système politique aux abois

Les politiciens ont fait bien trop de promesses qui ne pourront être tenues. Par contre, ils ont emprunté des montagnes d’argent afin que la musique continue. La dette est tout simplement trop importante pour l’économie, même à des taux à quasi zéro. C’est d’autant plus vrai vu les taux du chômage actuels, qui indiquent à quel point l’économie est faible. La vérité, c’est que les gouvernements surendettés restent solvables grâce à la création monétaire des banques centrales, qui achètent les obligations d’État et les transforment en argent.

Les planificateurs centraux ont donc 2 alternatives : faire défaut sur leur dette ou détruire leur monnaie. Il faut bien garder en tête ces 2 alternatives pour envisager l’année qui vient et décider de ce que nous allons faire avec notre argent. Cela signifie que l’or reste une bonne option, surtout vu à quel point il est sous-évalué.

Bilan 2014 des métaux précieux

En 2014, l’or a en fait connu une année raisonnable. Cela saute aux yeux sur le tableau ci-dessus. L’or a augmenté dans toutes les devises majeures en 2014, sauf en dollar. Et cette baisse est à mettre sur le compte des manipulations, qui furent particulièrement évidentes durant les 2 derniers jours de 2014.

Les planificateurs centraux furent présents en force à la fin du mois de décembre afin de s’assurer que l’or clôturerait l’année en dessous des 1200 $. Ils ont atteint leur objectif car durant cette période, la liquidité est absente de ces marchés. L’effort pour y parvenir fut donc minimal. La hausse à laquelle nous assistons en ce moment est une autre preuve de ces manipulations.

Par contre, l’argent a connu une année difficile, en baissant dans toutes les monnaies. C’est principalement à mettre sur le compte de la volatilité du métal. En moyenne, l’argent fait mieux que l’or, que ce soit à la hausse comme à la baisse.

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C’est pourquoi je m’attends à une accélération de la surperformance de l’argent en 2015, ainsi qu’à une baisse du ratio or argent. »

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