James Turk avait prédit il y a des semaines de cela la confiscation des dépôts grecs alors que nous en sommes aujourd’hui très proches, voici sa dernière interview en date accordée à KWN :

« Ce qui devait arriver est enfin arrivé. Le système financier grec est en train de s’effondrer. L’effondrement n’est pas encore effectif mais il vient de débuter. Aujourd’hui, il est encore difficile de prédire les conséquences collatérales.

La Grèce, premier domino de la crise à venir

J’aimerais toutefois reparler de la crise de 2008 pour mettre les événements grecs en perspective. L’effondrement de Lehman Brothers en septembre 2008 est l’événement qui est le plus couramment cité en tant que déclencheur de la crise. Pourtant, tout était déjà écrit à propos d’une catastrophe financière globale à venir bien avant l’effondrement de Lehman. Quand la crise financière de 2008 a-t-elle donc réellement démarré ?

Avec l’effondrement de Bear Stearns plus tôt cette année ? Le bank run dont fut victime la banque Northern Rock en Grande-Bretagne en 2007 ? Ou avec l’effondrement de deux hedge funds massivement positionnés sur l’immobilier qui avait eu lieu encore précédemment ?

Les problèmes horribles qui sont en train de se développer en Grèce vont inévitablement faire tanguer le système financier mondial jusqu’à son cœur tout comme les premières secousses de 2007 ont fini par déboucher sur la faillite de Lehman en 2008. Ce qui signifie que nous devrons peut-être attendre un ou deux ans pour nous retrouver au coeur de la tempête initiée par cet événement.

En attendant, nous devons examiner les maillons faibles de la chaîne pour mieux comprendre les problèmes sous-jacents. En 2008, il ne s’agissait pas de l’immobilier. La question que je me pose désormais est de savoir si le maillon faible sera cette fois l’euro. Va-t-il s’effondrer et engendrer des défauts en cascade qui entraîneront à leur tour l’explosion des produits dérivés sur les dettes en euros et les taux d’intérêt en euros ?

La BCE est insolvable

Beaucoup de questions restent sans réponse mais nous pouvons creuser pour chercher des éléments de réponse. La première chose à examiner, c’est bien sûr la BCE. Sur la base de principes comptables élémentaires, elle est insolvable (voir l’article d’Alastair MacLeod sur la solvabilité de la BCE). (…)

Confiscation des dépôts bancaires en Grèce

À Chypre, la BCE a volé l’argent en dépôt dans les banques ce à quoi je m’attends en Grèce depuis un moment mais désormais se pose un autre problème du fait que les politiques et les eurocrates ont trop attendu pour agir.

Entre aujourd’hui et le moment où nous avions évoqué la possibilité d’un « bail-in » (renflouement interne) il y a 3 mois tant d’argent a quitté les banques grecques qu’il serait difficile de mettre en place cette solution. Pour ceux qui ont bonne mémoire seuls les dépôts de plus de 100.000 € furent confisqués à Chypre appartenant principalement à des oligarques russes.

Seulement voilà en Grèce, les gros dépôts se sont fait la malle il y a longtemps. La BCE va-t-elle donc prendre l’argent de quiconque possédant des fonds en Grèce, même des petits épargnants et des retraités ?

Si elle ne le fait pas, la BCE devra se recapitaliser ce qui signifie recevoir de l’argent de la part des contribuables européens voici la cerise sur le gâteau. L’Union européenne a prêté environ 170 milliards à la Grèce comment les politiciens vont-ils vendre à leur électorat une augmentation conséquente de la fiscalité pour couvrir les pertes des prêts pourris qu’ils ont accordés à la Grèce sans même évoquer l’exposition de la BCE ? (…)

Et que fera la BCE si elle ne parvient pas à rétablir sa situation financière avec l’argent des contribuables européens ? Elle pourrait le faire en réduisant ce qu’elle doit par exemple en annulant les euros émis par la Banque Nationale grecque.

La BCE va-t-elle décréter les euros grecs sans valeur ?

La plupart des gens ignorent que les billets en euros sont émis par les banques centrales nationales. Sur le billet de banque ci-dessus, on voit clairement la lettre Z qui démarre le numéro de série ce qui signifie que ce billet a été émis par la banque centrale de Belgique.

Tout billet dont le numéro de série commence avec un Y signifie qu’il a été émis par la banque centrale de Grèce. Il y a pour 45 milliards de ces billets. La BCE pourrait donc décider d’annuler tous ces billets. Son exposition à la Grèce serait réduite ainsi de 115 à 70 milliards et donc d’un point de vue comptable rendre la BCE à nouveau solvable.

En déclarant que les euros dont le numéro de série commence avec un Y n’ont plus aucune valeur, la BCE ferait ce que d’autres pays ont fait à de nombreuses reprises au cours de l’histoire monétaire : effectuer un grand rappel de sa monnaie déclarée désormais sans valeur.

La BCE prendra-t-elle une telle mesure désespérée ou prendra-t-elle d’autres mesures de cet acabit que nous ne soupçonnons même pas aujourd’hui ? Malheureusement, il est impossible de le prédire maintenant mais l’histoire nous permet d’envisager les possibilités. Elle nous enseigne en tout cas qu’il faut éviter comme la peste le risque de contrepartie lorsqu’une crise se déclare. Évitez donc l’argent papier, dont la valeur ne repose que sur les promesses des banques centrales et des politiciens. Mieux vaut posséder des métaux précieux. »

En bonus, car on n’est jamais trop prudent :

Code pays des billets libellés en euros

  • L – Finlande
  • N – Autriche
  • R – Luxembourg
  • S – Italie
  • T – Irlande
  • Y – Grèce
  • M – Portugal
  • P – Pays-Bas
  • U – France
  • V – Espagne
  • X – Allemagne
  • Z – Belgique

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