Article de John Rubino, publié le 8 septembre 2015 sur SafeHaven.com sur le futur du Japon et le bilan de 3 ans d’Abenomics :

« Il y a quasi 3 ans jour pour jour que le nouveau Premier Ministre japonais de l’époque, Shinzo Abe, promettait de sortir le Japon de sa décennie perdue en créant des quantités astronomiques de yens. Ses vœux ont été exaucés par la banque du Japon, qui a acheté via cette création monétaire quasi toute la dette émise par le gouvernement. Après avoir été relativement stable durant les 5 dernières années, le bilan de la BoJ triplait, témoignant ainsi des quantités d’argent créé.

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Cela représente beaucoup de yens. Un tel tsunami de cash devait fatalement avoir des conséquences. Le Nikkei a été gonflé : il a plus que doublé entre 2012 juillet 2015. Mais voilà, à part la bourse, Abe n’a rien de positif à montrer suite à son plan ambitieux. La croissance cumulée de ces 5 derniers trimestres est désormais négative.

Tandis que la liste des mauvaises nouvelles est longue

• La dette japonaise a atteint un nouveau record en juillet, s’élevant à 1,057 quadrillion de yens.

• Le Nikkei a baissé de 10 % depuis août.

• L’inflation s’est dangereusement rapprochée de zéro.

• La Chine, le moteur est de la croissance asiatique (et du monde) vient de publier des chiffres apocalyptiques : des importations en baisse de 14,3 % par

• Par rapport à il y a 12 mois, des exportations en baisse de 6,1 % et des échanges globalement en baisse de 9,7 %.

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Le problème est en partie dû au fait qu’un certain seuil franchi, la dette est débilitante et, comme le monde commence à le réaliser, la création monétaire à cette échelle ne peut renverser la situation. L’autre souci, peut-être encore plus sérieux, est la démographie. La population japonaise est la plus âgée du monde tandis que la culture du pays n’est pas ouverte aux dizaines de millions de jeunes immigrants qui pourraient renverser la courbe démographique.

Comme le Daily Times le disait non sans humour en août :

La BoJ n’imprime pas de bébés alors que les Abenomics patinent

Comment appelle-t-on le fait de dépenser 3 % de son PIB pour générer seulement 2 % de croissance durant presque 3 ans ? Les Abenomics. Une banque centrale peut créer de l’argent, comme le Japon a pu le vérifier, mais il ne peut pas créer des naissances ou baisser les barrières de l’immigration. (…) 

Si ne rien faire tandis que les grandes tendances macro-économiques se détériorent n’est pas une option, comme le note l’article ci-dessus il est difficile de prévenir l’avenir. Des baisses d’impôt ne feraient qu’empirer des déficits déjà historiques. Plus de QE imposerait l’achat d’autres actif, encore moins sûrs (obligations et actions), faisant du gouvernement du Japon le plus gros hedge fund du monde (même si c’est probablement déjà le cas actuellement). Le déversement d’argent par hélicoptère reviendrait à prendre le même médicament par injection plutôt que par ingestion, ce qui signifie que les résultats seraient probablement identiques.

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Il pourrait aussi simplement abandonner : laisser le marché liquider les actifs pourris durant une dépression qui durerait 5 ans pour ensuite recommencer. Ou… continuer de promettre à un électorat de plus en plus sénile que vous finirez par tout régler tout en quittant votre poste avant que les choses ne dégénèrent vraiment, laissant ainsi le soin à la relève politique de s’occuper des conséquences. Je vous laisse deviner l’option qu’ils choisiront. »

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