Article de Bloomberg, publié le 31 août 2016 (dont le titre original est : Baz, de PIMCO, affirme que le Japon est cerné alors que sa dette globale est de 600 % de son PIB) :

« Le Japon est « quasi impuissant » par rapport à sa dette qui ne cesse de s’accumuler, dette qui présente un risque potentiel pour la croissance, d’après Jamil Baz, de Pacific Investment Management Co. (PIMCO).

Avec une dette gouvernementale représentant 2,5 fois son PIB annuel et avec une dette globale japonaise qui représente 6 fois ce même produit intérieur brut, « le Japon souffre des excès du passé » et ce pays « est coincé maintenant » d’après le responsable de l’analyse client de PIMCO, des déclarations faites la semaine dernière à Sydney à l’occasion d’une interview.

L’économie japonaise éprouve toujours des difficultés à sortir de l’ornière, malgré les doses répétées de stimulations budgétaires et de politiques monétaires accommodantes sans précédent mises en place par des décideurs désireux de sortir le pays d’une déflation persistante. L’adoption des taux négatifs par la Banque du Japon a permis de faire baisser le coût du crédit, mais les reports répétés de la hausse planifiée de la TVA, un nouveau plan de stimulations fiscales de 28 trillions de yens (272 milliards de dollars) par le premier ministre Abe et la pression du vieillissement de la population signifient que la pile de dette japonaise a toutes les chances de continuer à s’amonceler.

« En général, lorsque vous avez ces ratios dette/PIB extrêmement élevés, 2 options s’offrent à vous : soit vous faites défaut, explicitement ou via l’inflation, ou vous augmentez votre épargne pour rembourser, » a déclaré Baz, un ancien de Man GLG Partners qui a rejoint PIMCO en février. « Dans les 2 cas, il y a manifestement un risque pour la croissance future. »

Le Japon est le pays du G7 « le plus proche d’une situation de dominance fiscale », a déclaré Baz, en référence à une situation dans laquelle les besoins budgétaires d’un pays dépassent les objectifs traditionnels des politiques monétaires.

Baz, qui a également enseigné à l’université d’Oxford, a publié un papier le mois dernier sur 7 risques potentiels notables pour l’économie mondiale. Dans celui-ci, il aborde le problème de la solvabilité du Japon, ainsi que la question de savoir si ces problèmes pourraient en définitive déstabiliser le pays ainsi que le système monétaire mondial. Il a dépeint un scénario de risque extrême dans lequel nous pourrions assister à un retour de flamme sur les taux négatifs des obligations japonaises, qui résulterait en une fuite des capitaux et une désintégration du yen. Ce qui pourrait déboucher soit sur la dominance fiscale et l’hyperinflation, soit sur un défaut du gouvernement, a-t-il écrit.

Si les probabilités de vivre ces scénarios généraux dans les 12 mois à venir sont inférieures à 20 % dans chaque cas, ce risque augmentera dans les 5 à 10 années à venir, selon Baz.

Nomura et Gross sceptiques (pour le Japon)

La situation fiscale du Japon est « néfaste » alors que le ratio de sa dette par rapport à son PIB « est sans équivalent », que ce soit par rapport aux autres pays du globe ou même dans l’histoire, ont écrit les analystes de Nomura, chapeautés par Yoshiyuki Suimon. Le gouvernement japonais doit mettre de l’ordre dans ses finances afin d’éviter une crise fiscale, ont-ils écrit.

Le milliardaire et investisseur obligataire Bill Gross a déclaré que le scénario de résolution consistera probablement en l’annulation de la dette par la BoJ. Yukio Noguchi, ancien du ministère des Finances et auteur à succès, a déclaré qu’il pense que la BoJ finance déjà directement le déficit japonais.

L’économie japonaise alterne entre une croissance nulle ou des récessions en bonne et due forme alors que l’appréciation de 17 % du yen rogne les bénéfices des entreprises. La croissance des salaires est au point mort, les sociétés et les ménages continuent de thésauriser tandis que les progrès du point 3 des Abenomics, les réformes structurelles, sont lents.

Le report de l’augmentation de la TVA, actuellement prévue pour 2019, va exacerber le problème de la dette ; si cette hausse devait être avancée, la croissance n’en serait alors « que plus médiocre, voire même potentiellement négative, » a déclaré Baz.

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