Article de Zero Hedge, publié le 14 août 2016 et intitulé « La Banque du Japon sera l’actionnaire principal de 55 sociétés d’ici la fin 2017 » :

« Au lendemain de l’annonce de la BOJ concernant la multiplication de ses achats d’ETF de presque 2 fois, passant de 3,3 à 6 trillions de yens (58 milliards de dollars), nous pouvons mettre ces chiffres en perspective. (…) D’ici juin 2018, la BoJ devrait posséder pour 20,5 trillions de yens d’ETF (soit environ 200 milliards de dollars). Mais aussi :

La capitalisation boursière américaine est 5 fois plus importante que la japonaise. Ce nouveau plan de stimulation japonais équivaut à des achats d’ETF de 580 milliards de dollars par la Fed dans les 2 années à venir, ou encore à terme à la possession d’un portefeuille d’un total de 1 trillion de dollars. Bien sûr, il ne s’agit que de projections hypothétiques vu qu’il est interdit à la Fed d’acheter des actions. Mais cet exercice montre à quel point la BoJ s’inquiète à propos du pessimisme qui règne sur les marchés japonais, et qu’un tel remède de cheval est nécessaire pour inverser ce pessimisme.

En octobre 2014, la caisse de retraite du gouvernement a annoncé un changement de politique d’allocations de ses actifs, d’un valeur totale de 127 trillions de yens. Parmi les changements, l’allocation de ses fonds aux marchés domestiques est passée de 17 à 25 %, soit une augmentation d’environ 10 trillions de yens. Les actions de la banque centrale japonaise et de la caisse des retraites sont donc alignées.

Depuis le début de l’année, les investisseurs étrangers ont vendu pour presque 5 trillions de yens d’actions japonaises, ce qui est inférieur aux achats annuels de la BoJ en la matière (6 trillions).

Si ces actions sont spectaculaires, d’autres faits additionnels rapportés par Bloomberg montrent à quel point ce nouveau plan est sans précédent : alors que la BoJ fait déjà partie des 5 plus gros actionnaires de 81 sociétés du Nikkei 225 Stock Average, la banque centrale japonaise est bien partie pour devenir l’actionnaire numéro 1 de 55 de ces entreprises d’ici la fin de l’année prochaine, d’après les estimations de Bloomberg sur base du portefeuille d’ETF de la BoJ.

Dans le même degré de folie, la banque centrale possédait environ 60 % des ETF japonais fin juin. Il y a quelques mois, la BoJ en possédait un peu plus de 50 %, ce qui suggère qu’elle achète à tour de bras ces actifs.

Dans un tel contexte, le sempiternel débat fait rage : l’interventionnisme de la banque centrale est-il positif (question à laquelle les bulls répondent par l’affirmative, bien entendu) ou négatif (ce que s’accordent à dire tous les autres). (…)

« Il n’y a qu’au Japon que la banque centrale est aussi active sur les marchés actions, » a déclaré Masahiro Ichikawa, stratégiste senior de Sumitomo Mitsui Asset Management Co. « Les investisseurs se demandent si cela est vraiment bien sage. »

Les investisseurs peuvent se poser la question, mais la banque du Japon n’en a cure alors qu’elle est devenue l’unique force dominante sur les marchés actions japonais. Elle préfère être remerciée par les traders que d’entendre parler d’inquiétudes par rapport au « long terme ». Et concernant l’activité de la BoJ sur les marchés actions, aussi bien la BNS que la BCE sont tout aussi activement impliquées dans les marchés actions, comme nous l’avons déjà rapporté.

Comme Bloomberg l’ajoute, si la BoJ n’achète pas directement des titres, elle reste la détentrice ultime des actions via les ETF. (…)

D’ici 2017, la banque centrale devrait être l’actionnaire principal d’environ 1/4 des sociétés du Nikkei 225, dont Olympus (endoscopes), Fanuc (robotique) et Advantest Corp. (appareils de tests semi-conducteurs).

Pour la banque centrale du Japon, il n’y a rien d’anormal : elle n’hésite pas à recourir aux clichés pour expliquer son statut de détenteur numéro 1 de dizaines d’actions :

« Un porte-parole de la banque centrale, qui a demandé à ce que son nom ne soit pas cité, a déclaré que les achats d’ETF permettront aux décideurs d’atteindre aussi vite que possible l’objectif d’inflation de 2 %. Les prix à la consommation ont baissé de 0,4 % en juin par rapport au même mois de l’année dernière, enregistrant ainsi un 4e déclin mensuel. »

Mais la situation pourrait devenir encore plus folle : Kuroda estime que les achats d’ETF permettront de doper l’activité économique et l’inflation en augmentant l’appétit du risque au Japon. Après la dernière réunion du comité de la banque du 29 juillet, il a déclaré que son organisation dispose de marges de manœuvre pour augmenter ses achats, si besoin. (…) »

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