Contrainte de vendre le mirage de la reprise, la Fed continue son tapering. Elle a annoncé hier la diminution de ses achats de MBS et Treasuries de 10 nouveaux milliards, passant désormais de 45 à 35 milliards d’achats par mois.

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Cela ne l’a pas empêché de revoir à la baisse ses prévisions de croissance pour 2014 (mais que pouvait-elle faire après les chiffres désastreux du premier trimestre ?). La Fed prévoit désormais de 2,1 à 2,3 % de croissance, alors qu’elle annonçait 2,8 à 3 % en mars. Selon Bill Fleckenstein, la Fed ne pourra plus tenir pendant bien longtemps son discours rassurant, comme il l’a expliqué dans sa dernière interview sur KWN :

« Les marchés actions croient toujours que la Fed pourra continuer son tapering et se rapprocher de zéro sans que quelque chose de fâcheux arrive. Les marchés ont tort. Un accident aura lieu.

Le tapering signifie une réduction de l’assouplissement quantitatif, mais nous ne devons pas oublier que la Fed continue de fournir des liquidités supplémentaires. Quoi qu’il en soit, la Fed interprète mal l’économie car elle n’est pas aussi forte qu’elle le pense, les problèmes du marché immobilier le prouvent. Il y a néanmoins d’autres signes de faiblesse.

La Fed s’est donc positionnée pour un réveil douloureux à propos de la vigueur de l’économie, mais aussi à propos de l’inflation qu’elle aura générée, car ce sera beaucoup plus que voulu. La communication d’aujourd’hui (lire hier) est tout à fait conforme à mes attentes, et je ne pense pas que Yellen dira quoi que ce soit d’important durant sa conférence de presse. Le marché poursuit son jeu de dupes tandis que les métaux précieux tentent de trouver la direction à prendre. (…)

La Fed a acheté du papier pour un trillion de dollars l’année dernière. Leur bilan atteint désormais les 4 trillions de dollars. Cela n’inclut pas ce que les autres banques centrales ont fait pour également propulser les marchés majeurs à la hausse.

Les bourses mondiales sont à ces niveaux à cause des sommes astronomiques d’argents qui ont été injectées. C’est pourquoi nous allons à assister à l’automne prochain à un crash ou à une sorte de dislocation. À ce moment-là, il y aura tellement d’investisseurs avec des attentes si grandes qu’elles ne pourront être satisfaites. Ils se regarderont alors en chiens de faïence et le marché se heurtera à un mur.

Nous parlons d’un changement de psychologie, mais la question est de savoir quand ce revirement aura lieu et ce qui le provoquera. Je ne sais pas quelle sera l’événement catalyseur, mais quiconque pense qu’il n’y a pas d’inflation ou qui croit en la déflation est dans le déni.»

Eric King : « beaucoup d’investisseurs, et même des professionnels, estiment désormais qu’il n’y a plus rien à craindre, que les banquiers centraux sont invincibles. »

Fleckenstein : « il faut qu’ils prennent du recul. L’année dernière, la Fed a injecté un trillion de dollars et elle continue de fournir des liquidités. En 1999, les injections de liquidités furent d’environ 40 milliards et ce fut suffisant pour faire exploser le marché. Les gens qui fonctionnent logiquement sont très frustrés en ce moment.

Il est dangereux de posséder des actions, des obligations, de faire confiance au dollar, mais si vous voulez investir dans les métaux précieux, cela ne marche pas depuis ces 2-3 dernières années. Les investisseurs rationnels sont donc logiquement frustrés, comme ils l’étaient en 1999 et en 2007.

Cette période un peu folle dure plus longtemps qu’attendu par la plupart. Par contre, personne ne sait ce qu’il se passe lorsque les banques centrales mondiales créent autant d’argent et lorsque les monnaies ne sont adossées à rien de tangible. Il est impossible de prédire l’avenir car nous sommes dans un contexte absolument inédit, il s’agit d’une première dans l’histoire.

Nous avançons en terrain inconnu. Il est impossible de prédire le timing, mais ces politiques monétaires vont mener à la destruction. »

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