À force d’avoir entendu pendant des années les mots Grèce et défaut être associés sans que rien ne se passe, le citoyen européen ne semble plus croire qu’un tel événement est possible. Pourtant, ce scénario est sur le point de s’accomplir alors que l’aile dure de SYRIZA est plus favorable à un retour de la drachme que de plier face aux exigences de la troïka.

Avec un secteur bancaire dont la vie ne tient qu’à un fil soit aux liquidités d’urgence de la BCE, le défaut entraînerait la nationalisation des banques à l’islandaise. C’est en tout cas le scénario qui est examiné en ce moment par le gouvernement grec, d’après le Financial Times relayé par ZeroHedge :

« L’aile radicale de SYRIZA va établir dans les jours prochains un plan de défaut à l’islandaise et la nationalisation du secteur bancaire grec estimant que négocier avec ses créditeurs est désormais peine perdue.

Des sources à l’intérieur de Syriza affirment que des mesures de contrôle des capitaux sont en train d’être élaborées ainsi que l’établissement d’une banque centrale souveraine capable de soutenir le nouveau système financier du pays. Même si un système à 2 monnaies est possible en théorie, une telle structure serait incompatible avec les règles de l’Union européenne et déboucherait sur un retour rapide à la drachme.

Ces solutions confidentielles ont circulé durant le week-end. Elles disposent du soutien de 30 députés de la plate-forme Aristeri (ou plate-forme de gauche) ainsi que d’autres groupes radicaux de la mouvance Syriza. Il semblerait également que le parti nationaliste ANEL, membre de la coalition au pouvoir, souhaite également provoquer la rupture avec les créditeurs si la situation l’impose.

« Ce plan va bien plus loin que la plate-forme de gauche. Le soutien est sérieux » a déclaré un député Syriza qui a travaillé sur son ébauche.

« Nous sommes horrifiés à l’idée de déposer les armes, nous ne permettrons pas à l’union monétaire européenne de nous saigner à blanc » a-t-il déclaré au Telegraph.

La plate-forme de gauche a étudié le modèle islandais, qualifié de success-story par le FMI lui-même.

« Les banques grecques doivent être nationalisées immédiatement tandis qu’une bad bank doit être créée. Des restrictions sur les retraits d’argent seront peut-être instaurées » a déclaré un député Syriza.

« Les banques vont évidemment « chier des bulles » (sic). Nous sommes conscients qu’il y aura beaucoup de procédures judiciaires mais au final, nous sommes un  pays souverain » a-t-il déclaré.

Syriza dispose d’un motif idéologique fort pour frapper les élites financières. Le parti considère que les banques sont le système central d’une oligarchie qui dirige le pays depuis plus d’un demi-siècle comme une PME. Forcer la faillite de ces institutions fournirait la couverture nécessaire pour une purge socio-politique, soit une révolution. L’Islande est un modèle tentant pour la Grèce. »

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Et c’est vrai que l’Islande s’en sort bien par rapport aux autres pays en difficulté depuis 2008 : c’est le seul pays à être parvenu à diminuer sa dette durant ces dernières années. Cependant, personne n’a mis des bâtons dans les roues de la nation insulaire, celle-ci ne représentant que peu d’intérêt et n’étant pas dans la zone euro. Par contre, il serait étonnant que l’Europe ne tente pas de déstabiliser Athènes dans sa tentative de redressement en dehors de l’UE. Car en cas de succès, elle deviendra un exemple à suivre pour les autres nations européennes en difficulté et de facto la fin de l’expérience européiste. D’où l’importance pour la Grèce de s’entourer d’alliés puissants. À ce sujet, Alexis Tsipras a rendez-vous avec Vladimir Poutine ce vendredi à Saint-Pétersbourg…

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