En commentant le résultat des élections grecques, nous nous demandions si la politique de Syriza allait vraiment trancher avec celles de ses prédécesseurs ou se borner à obtenir des conditions un peu plus avantageuses, les déclarations fracassantes restant simplement à usage interne pour réconforter une population à bout de nerfs. Vu les premiers actes politiques de Tsipras, la balance penche en faveur du premier scénario.

En effet, il n’aura pas fallu longtemps à Alexis Tsipras pour s’opposer à l’Union européenne. Mardi dernier, un communiqué européen menaçait la Russie de nouvelles sanctions en raison de nouvelles interférences supposées de Moscou dans le conflit qui oppose l’armée régulière ukrainienne aux rebelles prorusses dans l’est du pays. Immédiatement, la Grèce s’est plainte auprès du chef de la politique étrangère de l’Union européenne, Federica Mogherini, pour ne pas avoir été consultée (en principe tout communiqué doit être avalisé par chaque pays) et affirmer que la Grèce était contre les sanctions contre la Russie.

Autre acte fort du nouveau gouvernement grec : bien avant d’avoir rencontré l’un de ses partenaires européens, Tsipras a décidé de recevoir en premier l’ambassadeur russe, un choix loin d’être anodin qui n’est pas passé inaperçu dans les cénacles européens. Cela a notamment provoqué la colère de Martin Schulz (Président du Parlement Européen) qui a déclaré à la chaîne allemande ZDF :

« J’ai appris avec consternation que la Grèce a aujourd’hui abandonné la position commune de l’Union européenne sur la Russie. Vous ne pouvez pas, d’un côté, demander la solidarité de l’Europe comme le fait M. Tsipras pour ensuite pour poser comme premier acte officiel la fin de la position commune européenne. »

Mais ce n’est pas tout : le nouveau gouvernement grec a également gelé les privatisations qui étaient prévues dans le cadre des accords précédents de renflouement. Si Syriza devait poursuivre dans la même voie, la Grèce pourrait être exclue de l’Euro très prochainement, l’UE ayant une vision bien à elle de la démocratie et de la liberté de ses composantes.

Sources : http://www.reuters.com/article/2015/01/28/greece-politics-eu-schulz-idUSL6N0V75BK20150128 http://www.reuters.com/article/2015/01/28/greece-politics-idUSL6N0V71ND20150128 http://www.reuters.com/article/2015/01/28/us-greece-politics-russia-idUSKBN0L122X20150128

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