Article de CNBC, publié le 26 février 2015 :

« Le stratégiste de Société Générale Albert Edwards, connu pour ses positions bearish, a balayé la croyance selon laquelle l’économie américaine serait sur le chemin de la reprise et prédit des réactions « violentes » sur les marchés durant la seconde moitié de 2015.

« Le renversement de tendance dans le bénéfice des sociétés américaines s’accélère, il ne s’agit pas d’un phénomène lié exclusivement à la vigueur du dollar ou au secteur de l’énergie. De nombreux indicateurs économiques américains ont déçu en février » a-t-il écrit dans une note de recherche publiée jeudi.

Cette année, les indices boursiers américains battent record sur record. Le Nasdaq est sur le point de dépasser le plafond du pic de la bulle Internet en 2000. Malgré cela, Edwards estime que les investisseurs au lieu de se concentrer sur le bénéfice des entreprises ou les indicateurs économiques négatifs préfèrent écouter les propos rassurants de la Fed à propos des indicateurs salariaux, qu’elle considère comme positifs.

Devant le Congrès, Janet Yellen a adopté un ton conciliant (dovish) en affirmant que la Fed serait patiente en ce qui concerne la normalisation des taux directeurs. La plupart des analystes ont repoussé leur première prédiction en la matière estimant que la première hausse aura lieu en septembre, voire même plus tard, au lieu de juin.

« La réalité est que la plupart des indicateurs économiques et financiers sont tout simplement affreux, même en dehors du secteur énergétique, » assène Edwards.

« Le cycle économique va mordre la poussière avec des bulles qui vont éclater bien avant que les politiques de « serrage de vis » aient le temps de faire effet. Si nous avons tiré des leçons de la crise financière, ce ne fut pas le cas pour cette vérité. »

Dans sa note de recherche, le stratégiste met en évidence toute une série de données qui ont désagréablement surpris jusqu’à aujourd’hui en 2015 ajoutant qu’il s’agit du pire début d’année depuis 2009. Pour illustrer son propos, il fournit des chiffres concernant les ventes au détail, les commandes industrielles et les dépenses personnelles.

Nous avons également dû composer avec toute une série de déceptions au niveau du bénéfice des entreprises. Avec l’un des moteurs de Wall Street, Morgan Stanley, dont le bénéfice ajusté fut inférieur aux attentes ou encore le géant de la distribution Wal-Mart qui a également loupé ses objectifs.

Selon Edwards, une telle baisse du bénéfice est habituellement associée à une récession indiscutable.

« Alors que les marchés actions montent à gogo et battent tous les records, je dois être passé à côté de quelque chose d’énorme. Cependant ce n’est pas la première fois que cela arrive et je sais très bien comment cette histoire va se terminer. Habituellement, les conséquences ne me mènent pas dans un asile de fous. »

Remarque : pour le plaisir, le petit passage obligé de la presse mainstream… publier un article honnête pour pouvoir dire qu’on en aura parlé tout en assurant que tout va bien (suite de l’article) :

Même si les prévisions pessimistes d’Edwards sont largement lues par ses collègues et les banques concurrentes, elles ne sont pas toujours correctes. En septembre 2012, il avait affirmé que l’économie américaine était en récession et prévoyait un crash boursier. (…) Au lieu de cela, le S&P 500 a continué sa progression pour augmenter de 50 % depuis la déclaration d’Edwards. D’autres analystes ne sont pas d’accord avec lui, vu que les banques centrales sont prêtes à intervenir au moindre signe d’instabilité. (…) »

En conclusion : et hop, un bref retour à la réalité, ce passage mis en gras par nos soins ne fait que confirmer l’analyse d’Edwards et explique pourquoi les marchés sont aussi haut : la certitude d’être couvert par la Fed, et sûrement pas la « reprise ».

LAISSER UNE RÉPONSE

Please enter your comment!
Veuillez entrer votre nom ici