On ne parle plus que de l’éventuel Grexit. Pourtant,  un événement bien plus menaçant se trame en direct à l’autre bout de la planète : selon les propres mots du Telegraph, la Chine est en train de connaître son propre crash de 1929 :

« Alors que tous les yeux occidentaux sont fermement rivés sur la Grèce, une crise financière potentiellement bien plus significative se développe de l’autre côté de la planète. Certains l’appellent déjà le 1929 chinois, soit l’année du célèbre crash de Wall Street qui avait donné le coup d’envoi de la Grande Dépression.

Durant un été normal, un effondrement de 30 % de la bourse chinoise (soit une perte plus ou moins équivalente au PIB 2014 de la Grande-Bretagne) après une ascension irrésistible durant laquelle le cours des actions a plus que doublé en moins d’un an aurait fait la une des journaux du monde entier.

La série de mesures interventionnistes dramatiques prises par le gouvernement pour enrayer la panique, qui ont toutes échoué cela dit en passant, aurait également fait les choux gras des journaux. Pourtant, le spectacle de marionnettes de la crise grecque et sa tragi-comédie ont relégué la Chine au 3e rang même si 940 sociétés, soit plus d’un tiers des entreprises cotées, sont suspendues des 2 indices principaux de la Chine.

Les parallèles avec 1929 sont troublants. Après plus d’une décennie de croissance soutenue, de création de richesse incroyable et d’excès, ces 2 économies (les États-Unis de 1929 et la Chine d’aujourd’hui) sont plus ou moins au même stade de développement. De plus, ces 2 booms ont été en partie provoqués par une croissance très rapide du crédit. En fait, la Chine a même relégué au second rang les années dorées (roaring twenties) des années 20. Le crédit facile et les achats sur marge ont joué un rôle dans ces 2 épisodes d’excès spéculatifs.

Cependant, il est vrai que la bulle chinoise s’est constituée en un an alors que celle de Wall Street avait gonflé sur une plus longue période. Malgré tout, la comparaison tient la route, car comme le note JK Galbraith, le niveau des actions à la fin 1927 représentait encore une valeur réaliste des actions américaines.

Ce n’est qu’en 1929 que l’on a vu apparaître des valorisations outrancières, lorsque le marché a grimpé de 50 %. Cela s’applique également à l’indice Shanghai Composite. Mais les comparaisons ne s’arrêtent pas là : dans les années 20, les États-Unis ont également connu l’émergence d’une bulle immobilière, comme en Chine.

Le contexte macro-économique est également étonnamment similaire. À l’époque, comme aujourd’hui en Chine, les travailleurs ruraux émigrèrent en masse vers les villes dans l’espoir d’une ville meilleure grâce aux secteurs industriels en pleine croissance. (…)

Nous apercevons déjà aujourd’hui les signes d’un ralentissement économique, signes que l’on avait vu avant le crash de 1929, soit des cours des matières premières en berne et une croissance mondiale quasi à l’arrêt. (…)

Il y a évidemment des points de divergence, par exemple que la Chine est une économie centralisée et planifiée qui a réussi jusqu’à présent à défier les lois habituelles de l’économie. Le consensus affirme que la Chine s’en sortira une fois de plus et que l’impact ne sera pas pire qu’en 2007 et 2008 lorsque le Shanghai Composite avait chuté de 2/3. Car après d’énormes stimuli monétaires et fiscaux, son économie était repartie de plus belle. Soyez sans crainte, les autorités chinoises ont la situation sous contrôle. Vous pouvez y croire si vous voulez, mais pas moi. (…)

La Chine a utilisé plus ou moins les mêmes solutions qu’en 1929 alors qu’elles ont échoué spectaculairement à l’époque. (…) Le feu couve toujours et menace de relancer l’incendie. (…) »

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