Émettre des vœux pieux ne peut faire office de solution. Le monde du travail a changé et la vitesse de ce changement s’accélère. Malheureusement pour ceux qui voudraient remonter le temps pour retourner à l’époque dorée des emplois de production peu qualifiés, bien rémunérés et des postes administratifs abondants : l’histoire n’est pas dotée de marche arrière.

Le monde du travail ne sera plus jamais « comme au bon vieux temps » des années 1955, 1965, 1985 ou 1995. (…) Ceux qui espèrent revenir à la situation d’antan prennent leurs désirs pour des réalités :

L’automatisation est censée créer plus d’emplois qu’elle en détruit en vertu de ce qui s’est passé durant la première et seconde révolution industrielle. Ces personnes s’attendent à ce que la révolution numérique (ou 3e révolution industrielle) confirme la règle du jamais deux sans trois mais ce ne sera pas le cas : les révolutions technologiques précédentes ont permis de créer des dizaines de millions d’emplois peu qualifiés remplaçant d’autres emplois peu qualifiés détruits par la technologie.

Par exemple : des millions de fermiers ont quitté les champs pour occuper les emplois d’ouvriers dans les usines de la première révolution industrielle. Durant la seconde révolution industrielle : des millions d’ouvriers ont quitté les usines pour occuper des emplois dans la vente et l’administratif.

Les postes d’employés de bureau, censés requérir un diplôme d’enseignement supérieur, purent être appris en quelques heures, quelques jours ou quelques semaines. Peu d’efforts étaient nécessaires pour rester à jour avec son métier.

La 3e révolution industrielle, la révolution numérique ne crée pas des dizaines de millions d’emplois peu qualifiés et ne le fera jamais. Pire encore pour ceux qui vivent d’espoir, la révolution numérique détruit de l’emploi qualifié dans les technologies ainsi que dans tous les pans des services.

Ceux qui espèrent remplacer les emplois peu qualifiés dans le secteur des services par des emplois de programmeurs seront déçus car la programmation s’automatise aussi.

Les emplois créés sont peu nombreux et extrêmement qualifiés. Il ne s’agit pas de postes à responsabilités traditionnels de type patron/employés. La véritable croissance se trouve dans la collaboration entre pairs et ce que j’appelle le travail hybride de personnes créatives et mobile, de travailleurs qui disposent de grandes compétences techniques, créatrices et sociales capables de s’adapter rapidement aux technologies, qui aiment apprendre constamment et disposent de capacités d’adaptation hors du commun. (…)

Il ne sera pas possible de corriger la situation par l’enseignement. Dans le monde réel, même les salaires des profils les mieux formés stagnent :

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Les changements structurels qui bouleversent le marché du travail sont visibles dans les graphiques suivant :

Le taux de participation à la population active plonge malgré la « reprise économique » :

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Le taux de participation à la population active des hommes ne cesse de décliner depuis des décennies :

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Les emplois à temps partiel ne fournissent pas un revenu suffisant pour créer un ménage ou une famille tandis qu’ils sont également insuffisants pour alimenter en taxes l’État-providence. Les seuls emplois qui comptent sont ceux à temps plein mais ceux-ci n’ont toujours pas atteint leurs niveaux de 2007 malgré un PIB en hausse et une population supérieure.

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En tant que pourcentage du PIB, les salaires baissent depuis des décennies.

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Le statut d’indépendant est la source de l’entreprenariat et des PME. Comme vous pouvez le constater, ce secteur est également en déclin depuis des décennies.

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Il est temps de se réveiller. (…)

Traduction condensée de l’article de C. H. Smith, publié sur Daily Reckoning

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