Le référendum de ce dimanche en Italie pourrait entraîner une nouvelle crise bancaire en Europe, d’après l’économiste en chef de Manulife Asset Management.

« À mon avis, le plus gros risque est actuellement le secteur bancaire, plus important encore que le risque politique, même s’il en découlerait de l’instabilité », a déclaré à CNBC ce mardi Megan Greene, économiste en chef de Manulife Asset Management.

Les électeurs italiens devront se prononcer sur les réformes proposées de la constitution. Mais la majorité de l’électorat voit plutôt ce référendum comme un vote de confiance envers le Premier ministre et le gouvernement actuel. Le Premier ministre Matteo Renzi a déclaré qu’il démissionnerait si les réformes n’étaient pas validées. On s’attend à ce que le non l’emporte pour ramener l’instabilité politique et financière dans la 3e économie de la zone euro.

« Si une nouvelle crise devait se déclarer dans le secteur bancaire italien, non seulement elle aurait le potentiel de se propager à travers l’Europe mais la solution de Renzi pourrait enfreindre les règles européennes concernant le renflouement des banques. Dans un tel scénario, il saperait énormément l’union bancaire européenne, qui est en fait le seul dossier européen qui a enregistré des progrès depuis le début de la crise, » a ajouté Greene.

Une crise bancaire en Italie est possible si les investisseurs décident de ne plus contribuer à la solution mise en place pour certaines des banques italiennes les plus fragiles. Les gestionnaires de fonds, les assureurs et les banques se sont mis d’accord cette année pour mettre en place un fonds de 5 milliards d’euros destiné à renflouer les banques en difficulté. Ce dispositif a donc apaisé les craintes concernant la stabilité d’un secteur bancaire italien obéré par de nombreux prêts non-productifs (qui présentent des créances en souffrance).

D’après un rapport de ce lundi du Financial Times, qui se base sur des officiels et des banquiers de haut niveau, jusqu’à 8 banques italiennes pourraient être en difficulté en cas de victoire du non au référendum.

Si les sondages devaient s’avérer exacts et que Renzi perd le référendum, les analystes pensent qu’il formera un nouveau gouvernement, des élections anticipées étant peu probables.

« Les investisseurs ne voudront peut-être plus participer (au fonds) en cas d’instabilité politique suite au référendum, » a déclaré Greene à CNBC.

« Ce gouvernement ne pourra rien faire d’autre qu’une réforme électorale, donc l’Italie ne pourra se doter des réformes structurelles dont elle a besoin », a ajouté Greene.

Simultanément, les dirigeants italiens ont minimisé l’impact potentiel du référendum sur les banques et l’Europe. Paolo Gentiloni, ministre italien des Affaires étrangères, a déclaré à CNBC ce lundi que les craintes des marchés concernant un défaut potentiel ne sont pas justifiées.

Gentiloni a déclaré à CNBC que de telles craintes étaient raisonnables en 2011, mais que depuis, la situation s’est améliorée. Il a également ajouté qu’il n’y a aucun risque de contagion à l’Europe. « Nous aurions certainement un pays plus faible et plus instable, mais ce ne serait pas une menace pour l’économie européenne », a-t-il déclaré.

Article de CNBC, publié le 29 novembre 2016

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