Plus les gouvernements occidentaux repoussent les problèmes, plus les risques d’y être confrontés augmentent, ainsi que leur gravité. Le Dr Malmgren, ancienne conseillère de Bush, voit de nombreux nuages noirs s’amonceler. C’est ce dont elle a parlé durant sa dernière interview sur KWN :

Sur les produits dérivés

Regardons les choses en face : la valeur des contrats des produits dérivés à travers le monde est supérieure à un quadrillion de dollars. Cette somme est tellement énorme qu’elle est impossible à se représenter. L’une des raisons pour lesquelles les régulateurs à travers le monde ont insisté pour que les banques augmentent leur capital ou leurs réserves en liquide, c’est pour les préparer à la prochaine crise des produits dérivés.

La question est de savoir si les préparatifs ont été suffisants pour y faire face. Le marché des produits dérivés est tellement énorme que les banques pourraient être dépassées si les choses dégénéraient.

Volatilité stupéfiante sur les marchés clés

L’autre motif de souci est la volatilité à laquelle nous assistons. En décembre, la bourse d’Athènes a baissé de 20 % en une seule semaine, au tout début des discussions concernant le « Grexit » (sortie de la Grèce de l’euro). Il s’agit d’un mouvement énorme sur une période si courte. En quelques mois, le pétrole a chuté de plus de 50 %. Le rouble s’est également effondré de plus de 50 %.

Les gouvernements ne pourront pas gérer une nouvelle crise des produits dérivés

Vu que les gouvernements ne pourront pas venir à la rescousse du secteur bancaire, il devra se tourner vers les contribuables. En fait, les pertes du système financier sont déjà reportées sur ceux-ci, sur les travailleurs, les retraités. Les gouvernements font pression pour que les citoyens endossent de plus en plus les pertes.

Ils appliquent notamment une persuasion morale sur les fonds de pension afin qu’ils accumulent toujours plus d’obligations d’État. Le jour où plus personne ne voudra de ces obligations, qui devra couvrir les pertes ? Ce seront les retraités. Je pense que les gens doivent bien comprendre cette problématique.

Dans un même discours, Alan Greenspan a répété 5 fois que le gouvernement peut créer de l’argent de façon illimitée. Il a raison. La Fed reste persuadée qu’elle n’a fait que s’échauffer à la planche à billets, qu’elle pourrait créer bien plus d’argent si nécessaire. Vu  qu’ils ont pu injecter tout ce capital dans les marchés depuis 2007 sans créer d’inflation, ils pensent qu’il n’y a aucun souci à se faire pour celle-ci. Mais les marchés émergents sont déjà victimes d’une inflation historique.

Le vol des contribuables par leur gouvernement a déjà démarré

C’est assez difficile à admettre, mais je dois vous dire que le vol des contribuables par leur gouvernement a déjà démarré. Les services publics ne sont plus ce qu’ils étaient, alors que les impôts ont augmenté, si bien que le niveau de vie baisse. La politique insidieuse d’inflation est une autre méthode utilisée par le gouvernement pour sortir du piège de la dette sans montrer au grand jour qu’un transfert de richesse a eu lieu entre la population et le système financier. Pour faire court, le gouvernement taxe les citoyens afin qu’ils payent pour les excès du système financier. C’est pourquoi ce vol étatique a déjà démarré, même s’il n’est pas visible au grand jour. »

Le risque de « Chypriotisation »

La prochaine étape risque d’être les confiscations des comptes bancaires et des assurances-vie. Par exemple, cela pourrait se matérialiser par l’obligation des fonds de pension de détenir des « actifs sûrs », dont la définition serait les obligations d’État. Cela se passe déjà en ce moment. Tous les fonds de pension achètent énormément d’obligations.

Mais lorsque les États feront défaut, ou tout simplement lorsque les taux d’intérêt augmenteront, ceux qui détiennent ces actifs devront essuyer de grosses pertes, soit les retraités. Soudainement, la valeur de leur bas de laine chutera de 30 % ou plus. Ces pertes seront similaires à ce que la population a dû subir à Chypre, seules les modalités pratiques restent encore à définir. »

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