Au moment d’écrire ces lignes, la Grèce et l’Europe sont tel 2 pilotes au volant de bolides lancés à toute vitesse l’un vers l’autre, les 2 parties espérant que la peur fasse craquer l’autre malgré le risque de crash frontal. Mais quels sont les enjeux réels ? David Stockman les a clarifiés durant sa dernière interview sur KWN :

« La dette de la Grèce est d’environ 350 milliards de dollars. 60 millions de cette dette sont détenus par les banques grecques. 210 milliards sont détenus par l’Union européenne et 30 à 40 milliards par le FMI. Le problème à court terme concerne les contribuables des autres pays européens car depuis les crises précédentes la dette a été transférée du système bancaire (raison pour laquelle le renflouement était à l’époque indispensable) aux contribuables européens.

C’est pourquoi le désespoir et la tension ne cessent de grandir au fil des négociations. Les Allemands peuvent se permettre de perdre les 47 milliards de leur quote-part. Mais ce que craint l’Allemagne, c’est qu’en cas d’effacement de la dette donc si on permet à la Grèce de faire défaut, l’Italie et la France soient les prochains pays à en bénéficier.

Les gouvernements français et italiens ne peuvent se permettre de perdre des capitaux. Cela les forcerait à organiser des élections anticipées qui consacreraient la victoire de partis radicaux, populistes et antieuropéens, de quoi détricoter l’Union européenne.

On peut donc comprendre l’entêtement des Allemands. Mais ils se sont pris au piège eux mêmes. Ils auraient dû permettre le défaut de la Grèce il y a 2 ou 3 ans ainsi que sa sortie de la zone euro. Cela aurait forcé les banques à essuyer les pertes, cela n’aurait pas été suffisant pour mettre à terre la Deutsche Bank.

Mais désormais, en socialisant la dette grecque, ils ont déplacé toute la problématique dans l’arène politique. C’est pourquoi il s’agit d’une véritable bombe à retardement qui pose une menace sur l’existence même de l’UE.

Mais il y a plus : lorsqu’on sait à quel point le système financier international est fragile, nous avons l’union européenne et son expérience monétaire de l’euro, en son cœur, qui menacent d’exploser. Nous étions habitués aux dangers à moyen terme mais désormais nous devons surveiller ce qui se passe chaque jour, chaque heure, à propos de cette tragédie grecque. »

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