Inflation ou déflation ? C’est la question à 1000 francs que se posent les analystes économiques depuis quelques années. La majorité de ceux que nous relayons (Stoferle, Celente, etc.) prédisait un épisode déflationniste suivi d’une flambée d’hyperinflation soudaine qui sera la conséquence des interventions folles des banques centrales pour empêcher la déflation. La santé branlante du marché des matières premières semble confirmer ce scénario.

Comme nous l’avons expliqué à maintes reprises, dans un système financier basé sur la dette la déflation est mortelle vu qu’elle rend impossible son remboursement. Seule une inflation contrôlée permet au système de tenir… jusqu’au jour où, malgré un environnement économique qui jouit d’une inflation annuelle de 2 à 3 %, le fardeau de la dette devient trop élevé. Nous sommes arrivés à ce point d’inflexion qui a débouché sur la crise de 2008 et les actions insensées des banques centrales depuis.

Les craintes de voir le QE créer de l’inflation se sont avérées infondées pour la simple raison que cette monnaie créée a simplement servi à soutenir les marchés en entrant de façon confidentielle dans l’économie réelle. Dans un tel contexte, il n’est donc pas étonnant que le scénario de la déflation ait pris le dessus sur l’inflation. Pour être plus exact, l’économie réelle est en déflation tandis que les actifs financiers sont en inflation. Avec leurs QE, les banques centrales ont obtenu l’effet inverse de ce qui était leurs objectifs affichés. En soutenant les cours des matières premières à des niveaux artificiels et en fournissant du crédit bon marché pour les produire, elle a encouragé la surproduction qui couplée à la baisse de la demande ne fait bien entendu qu’augmenter les pressions déflationnistes.

Celles-ci sont particulièrement visibles lorsque l’on observe le Bloomberg Commodity Index (ci-dessus, un indice qui rassemble 22 matières premières et qui reflète donc la tendance générale de ce secteur) : il est au plus bas depuis 2002 malgré les trillions de dollars de monnaie créée par les banques centrales du monde entier. Les nations productrices de matières premières comme l’Australie, le Canada et le Brésil, déjà en difficulté, n’ont encore rien vu de ce qui les attend.

Le scénario déflationniste est donc clairement en train de s’imposer. Dans ce contexte, on voit mal comment la Fed pourrait augmenter ses taux. Certes, les chiffres (trompeurs) du chômage laissent penser que la situation économique américaine le permet mais c’est oublier que la Fed avait déjà promis de remonter son taux directeur lorsque le chômage passerait en dessous de la barre des 6 %, ce qui fut déjà le cas en 2014. C’est la preuve que malgré son discours rassurant, elle se rend bien compte que le contexte économique ne lui permet pas d’agir et au cas où elle agirait, des remous sur les marchés sont garantis… de quoi lui donner le justificatif pour le lancement du QE4 ? Nous prenons les paris !!!

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