De Robert Fitzwilson, du Groupe Portola (source) :

« L’une des îles d’Hawai la moins connue est Kahoolawe. Il s’agit désormais d’un sanctuaire pour les activités culturelles des Hawaïens de souche. Jusqu’à 1990, l’armée américaine utilisait l’île en tant que base d’entraînement et de terrains de bombardement. Au bout de l’île se trouve un lieu baptisé « Keala i Kahiki », ce qui signifie le chemin vers Tahiti en hawaïen.

Naviguant sur de simples canoës, sans instruments de navigation, les anciens Hawaïens suivaient la direction d’une plage de Maui en tant que panneau indicateur pour démarrer leur difficile périple vers Tahiti. Ces incroyables navigateurs polynésiens se fiaient aux étoiles, aux nuages, aux oiseaux et même aux vagues de l’océan pour se diriger vers la terre ferme.

En tant qu’investisseur, nos instruments de navigation sont aujourd’hui quasi inutiles. Les marchés sont devenus de mauvais outils de découverte des prix à cause de des manipulations des banques centrales. Même les statistiques économiques, sur lesquelles on s’appuyait, sont devenues très suspectes. La méthodologie utilisée pour calculer des indicateurs importants comme l’inflation et le chômage a été modifiée afin de satisfaire les politiques et leurs discours enjolivés, malgré le fait que toutes ces politiques aient échoué pour améliorer le taux d’emploi et l’activité économique que l’on serait en droit d’attendre après des trillions dépensés.

Il reste cependant quelques graphiques qui nous permettent encore de constater que nous naviguons en eaux troubles et que nous nous dirigeons vers un désastre économique. L’un des plus dérangeants est celui de la masse monétaire :

Masse-MOnetaire-USA

Nous pensons qu’il s’agit d’un outil de navigation utile. Ce graphique laisse songeur. Alors que la Fed ne parle que de tapering, la masse monétaire a augmenté de 105 milliards de dollars rien qu’en février. Au 5 mars, l’augmentation annuelle de cette masse monétaire s’élevait à 36 %. Les prêts bancaires ont augmenté durant les 14 dernières semaines, sur base annuelle, de 9 %.

La Fed a également annoncé les résultats de ses stress tests bancaires cette semaine. On s’y attendait, mais même cette déclaration a été corrigée quelques jours plus tard. Alors que les résultats étaient bons en surface, ils nous ont rappelé les discussions autour du besoin éventuel du renflouement des banques par les clients. La vérité est que ce genre de renflouement a déjà eu lieu, et ce depuis 2008.

Mais au lieu de renflouements à la chypriote, quand les dépôts ont été purement et simplement confisqués, le renflouement par les contribuables a été fait via la confiscation de centaines de milliards, si pas de trillions, de revenus à travers le monde avec la politique des taux d’intérêt à 0 %, alors que les taux d’intérêt des prêts et des cartes de crédit restent élevés. Les banques reçoivent de l’argent gratuit qu’elles prêtent avec intérêt, ce qui rend les choses encore plus douloureuses pour le consommateur. Le graphique ci-dessous montre l’amplitude des dépôts et des prêts rien qu’aux États-Unis :

Credit-Consommation-USA

Depots-USA

Le transfert de richesse entre les emprunteurs et les déposants est absolument identique dans les faits à une confiscation à la chypriote. Si on en croit les stress tests, leur résultat a été obtenu grâce à un océan d’argent qui inonde le système bancaire, le transfert des actifs toxiques vers la Fed (QE3), les règles comptables « mark-to-fantasy » qui permettent toutes les fantaisies ainsi que les transferts suggérés ci-dessus.

Le graphique des dépôts est intéressant d’une autre perspective : il montre une croissance incroyablement régulière pendant plus de 4 décennies. Alors que l’on porte beaucoup d’attention aux changements de politique de la Fed durant cette période, observer ce graphique semble indiquer qu’un très simple algorithme est employé derrière la scène afin d’augmenter les dépôts.

Art Cashin a révélé cette semaine qu’apparemment, les Chinois ont créé un système de réserve fractionnelle en utilisant le cuivre comme collatéral. Des prêts sont créés sur base d’un collatéral, le cuivre, qui est consommé par les projets qui sont financés par les prêts. On voudrait créer un système conçu pour échouer qu’on ne s’y prendrait pas autrement. »

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