Les investisseurs de l’or viennent de vivre quelques années difficiles. Pourtant, tout semble indiquer que le pire est derrière nous alors qu’en janvier l’or fut l’actif le plus rentable et que les métaux précieux ont connu un excellent début de mois de février allant jusqu’à passer au dessus de la moyenne mobile à 200 jours.
Cela dit ces trois dernières années ont-elles été vraiment négatives ? Pour ceux qui comprennent la nature de l’or et sa valeur intrinsèque, pas du tout. Ce fut au contraire une très belle opportunité de continuer d’accumuler des métaux précieux à des prix extrêmement favorables.
Mais alors que le métal jaune semble bel et bien de retour en forme même les médias dominants sont obligés de le constater. Le 2 février dernier, CNN Money a publié un article intitulé « l’or est l’actif le plus aimé de 2016 » dont le sous-titre dit : « les partisans de l’or font partie des rares investisseurs qui ont le sourire en ce moment » :
« Le cours de l’or a augmenté de 6 % cette année à 1127 $ l’once. Ce qui fait du métal jaune la matière première ayant offert le meilleur rendement mais aussi l’un des rares actifs à enregistrer une hausse significative en 2016.
En comparaison, les actions ont connu un mauvais début d’année : le Dow Jones a baissé de plus de mille points tandis que le Nasdaq a perdu 8 % de sa valeur.
Ces mouvements opposés sont tout à fait logiques. L’or a tendance à briller durant les périodes de tensions. Les métaux précieux sont perçus par les investisseurs en tant que valeur refuge sûre vers laquelle se tourner durant les périodes de morosité économique. Or en ce moment ce ne sont pas les motifs qui manquent pour alimenter cette anxiété.
De la chute des cours du pétrole aux problèmes de la Chine en passant par les incertitudes géopolitiques, la liste des soucis de Wall Street orientant les investissements vers l’or est longue.
« Alors que nous avons assisté à l’ébranlement significatif des marchés actions à travers le monde, le besoin de protéger son capital a augmenté. L’or en a bénéficié » a déclaré Juan Carlos, directeur de la recherche du World Gold Council.
Les ETF or ont aussi pris cette vague ascendante aussi bien le GLD que le GDX ont progressé de près de 7 %.
Les gains de l’or ont eu lieu dans un contexte de chute des matières premières en raison du ralentissement chinois et de la surproduction. Le pétrole a chuté de 18 % cette année atteignant jusqu’à 26 $ le baril. D’autres métaux comme le cuivre et le palladium sont en forte baisse. Le Bloomberg Commodity Index, un indice très suivi pour évaluer la vigueur des matières premières, a chuté le mois dernier pour atteindre son plus bas depuis 1991.
« L’or est le vainqueur car son utilisation industrielle est inférieure aux autres métaux. Le métal jaune est donc moins affecté par le ralentissement économique mondial » a déclaré Axel Merk (fondateur de Merk Investments) dont le portefeuille est composé d’environ 20 % d’or.
Cela dit, l’or reste bien en dessous de son record de 2011 de près de 1900 $ l’once. En fait, il y a seulement six semaines de cela il atteignait son plus bas de six ans à 1049 $ l’once.
Les investisseurs ont boudé l’or l’année dernière en raison de la décision de la Fed de relever ses taux directeurs pour la première fois depuis près d’une décennie. Cette décision a baissé les probabilités de voir la politique des taux zéro de la Fed déclencher une vague sérieuse d’inflation. Ce fut une mauvaise nouvelle pour l’or, considéré comme une assurance contre l’inflation.
Aujourd’hui nous assistons à un renversement de tendance. Les investisseurs parient sur un revirement de la Fed en raison de la tourmente mondiale. « La Fed pourrait devoir faire un virage à 180° après sa hausse historique d’un quart de point » a déclaré Merk.
Bien sûr, si les marchés ont torts et que la Fed devait à nouveau relever ses taux trois ou quatre fois cette année, l’or pourrait en pâtir mais Capital Economics estime que ce rallye de l’or n’est pas terminé. La firme estime que la forte demande de la Chine et l’Inde, les deux plus gros consommateurs d’or, aidera le métal jaune à grimper de 10 % supplémentaires à 1250 $ l’once d’ici la fin de l’année. »
Source des graphiques additionnels : ZeroHedge