Alors que l’on a testé les 1180 dollars, le métal jaune est reparti à la hausse pour s’échanger juste en dessous des 1230 $ l’once au moment d’écrire ces lignes. L’argent se donne également de l’air, à 17,73 dollars l’once. Pourquoi ? Voici les explications d’Andrew Huszar  et de Bill Fleckenstein :

Eric King : « Andrew, hier les minutes de la réunion du Comité de la Fed ont été publiées, ce qui a immédiatement secoué les marchés. »

Andrew Huszar : « c’est intéressant, car si je repense à l’époque à laquelle je travaillais pour la Fed, en 2010 et 2011, les marchés ne cessaient d’anticiper une hausse des taux dans les mois à venir. Les gens ont tendance à l’oublier. Certains présidents de Fed, surtout les plus faucons d’entre eux, plaidaient pour la hausse des taux. Nous l’avons vu durant ces 5 dernières années, les marchés s’attendaient à ce que la Fed ferme son open bar plus tôt qu’anticipé. Une fois de plus, après un 8 octobre plutôt négatif, les marchés sont agréablement surpris de constater que la Fed est beaucoup plus souple que prévu. »

Eric King : « l’économie américaine est catastrophique, parce que le véritable chômage a atteint des sommets. Le taux de population active est bien plus révélateur, et il est au plus bas depuis 37 ans. (…) La Fed connaît la réalité. (…) Il est idiot de croire que la Fed peut remonter les taux, ils doivent être accommodants. »

Huszar : « ceux qui s’attendent une hausse surprise des taux, ou qui pensent que la Fed va augmenter le coût du crédit, doivent vraiment regarder ce que la Fed a fait durant ces 5 dernières années. Ce genre d’attente est complètement déconnectée de la façon dont la Fed perçoit l’économie.

La Fed voit bien que l’économie sous performe chroniquement. Les chiffres du PIB son beau sur papier, mais en grattant un peu on constate que la majorité de la croissance est obtenue via l’ingénierie financière. Nous savons tous que 70 % du PIB américain dépend de la consommation. Eh bien, cette consommation a connu une croissance de seulement 1,3 % sur base annuelle depuis 2008.

Les ménages n’augmentent pas leurs dépenses car ils n’ont pas d’argent. En ajustant les chiffres à l’inflation, le revenu médian des Américains est retombé à celui de la fin des années 80. Que peut faire la Fed dans un tel environnement ? Je ne pense pas qu’ils remettront une couche d’assouplissement quantitatif dès demain, car il y a beaucoup de limitations pratiques à ce que la Fed peut faire, d’autant que les faits ont prouvé que cela ne marche pas. Cela a stimulé Wall Street, mais sûrement pas Main Street (l’économie réelle). »

Passons désormais à Bill Fleckenstein :

« Maintenant que la Fed met un terme à son assouplissement quantitatif, elle retourne à ses bonnes vieilles habitudes, les bons mots. La volatilité a donc augmenté sur les marchés, on va probablement assister à des mouvements importants, et peut-être même à la fin de la baisse des métaux précieux. La situation sur les marchés est folle. Il sera difficile de faire pire. Cela pourrait encore durer un bon bout de temps, mais je ne vois pas comment cela pourrait être encore plus absurde.

Il est impossible que le Standard & Poor’s reste proche des 2.000 points sans la création monétaire de la Fed. Lorsqu’ils ont tenté leur sortie du QE1 et QE2, les marchés ont chaviré. Il y a-t-il une seule personne qui croit qu’ils peuvent imprimer 1,5 trillions de dollars en l’espace d’une année et demi et tout arrêter sans que les marchés baissent ? Alors que c’était la seule raison expliquant pourquoi ils avaient augmenté ? »

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