Comme nous ne cessons de le répéter, le plus gros de la masse monétaire est créé par les banques via le crédit. Depuis la crise de 2008, les banques ne prêtent presque plus, ce qui explique pourquoi l’économie a subi un tel coup d’arrêt.

Depuis, la Fed a donc démarré son programme d’assouplissement quantitatif, censé compenser le déficit de création monétaire des banques. Cependant, ces 2 méthodes de création monétaire ont des résultats forts différents. Alors que le crédit sert directement à l’économie réelle (acheter une voiture, une maison, financer le fonds de roulement d’une société, etc.), un QE ne sert qu’à supporter les banques ainsi que le gouvernement, en lui permettant de bénéficier de taux d’intérêt très bas sur sa dette.

C’est ce qui explique pourquoi le QE n’engendre pas plus d’inflation (à part sur les marchés actions et obligataires, surévalués, ainsi que dans l’immobilier). C’est ce qu’a expliqué un contributeur de KWN, David P., dans un article publié aujourd’hui, chiffres à l’appui :

« Dans mon dernier article, j’ai montré comment les banques inondent de liquidités les marchés actions via le crédit. Nous avons vu que les titres font l’objet d’une inflation importante à cause de cette création monétaire. Mais comment cela affecte-t-il le reste de l’économie ?

Ci-dessous, voici les chiffres de l’évolution du crédit dans les banques commerciales et les établissements de crédit aux États-Unis :
credit-USA
Autrement dit, ce graphique montre l’expansion de la masse monétaire. Le crédit bancaire est utilisé dans l’économie réelle. Par contre, l’argent créé via un assouplissement quantitatif est en grande partie de l’argent qui dort, bloqué sur des comptes de réserves (à la Fed), qui ne circule pas dans l’économie réelle. Ces liquidités ne sont pas incluses sur le graphique ci-dessus.

En temps normal, la masse monétaire augmente annuellement de 5 à 14 %. Durant quelques exceptions, cette croissance fut inférieure à 5 %. La première fut durant le marché baissier de 1973/1974. La seconde durant la crise du crédit suédois en 1991/1992. La 3e fut après le 11 septembre, lorsque la bulle Internet explosa. Voyez-vous désormais la corrélation ?

La croissance économique dépend directement de l’expansion de la masse monétaire (donc du crédit). Lorsque les banques prêtent beaucoup, l’économie se développe, les échanges s’accélèrent et les prix augmentent, ce qui encourage encore plus le crédit, et le chômage baisse. Lorsque les banques ne prêtent plus, l’économie marque un coup d’arrêt. Conclusion : ce sont les banques qui mènent la danse de l’économie.

Comme le graphique ci-dessus le montre, la croissance du crédit est toujours inférieure à 5 %. Cela prouve que nous sommes toujours en crise. Avant 2008, le crédit récupérait rapidement après une crise. Mais depuis 2008, ce n’est plus le cas (voir ci-dessous). Pourquoi ? Parce que les banques n’ont jamais eu autant de réserves, grâce aux QE, leurs bilans ont été assainis par la Fed. Elles ont tout le loisir de prêter à l’envi. Il est difficile d’expliquer pourquoi les banques ne prêtent pas plus aujourd’hui, comme par le passé. Mais je pense que tôt ou tard, elles vont s’y remettre. C’est à ce moment-là que nous ferons émerger une inflation très importante. »

credit-USA-historique

LAISSER UNE RÉPONSE

Please enter your comment!
Veuillez entrer votre nom ici