L’année dernière, 2 monnaies ont surperformé les autres : le dollar et l’or. Pourtant, jamais les fondations du billet vert n’ont paru aussi fragiles, alors que les pays émergents multiplient les initiatives pour court-circuiter le dollar. Quand on sait que la vigueur du billet vert n’est pas bonne pour le métal jaune, sa performance en 2014 est un signe d’espoir pour que l’on assiste à une réévaluation de l’or plus proche de sa valeur intrinsèque. Ronald-Peter Stoferle avance d’autres raisons allant de ce sens dans cet article publié sur KWN le 9 janvier :

Un coup d’œil sur les livres d’histoire monétaire permet d’arriver à cette conclusion claire et nette : les arguments fondamentaux en faveur de l’or sont plus convaincants que jamais. L’efficacité des politiques monétaires est de plus en plus questionnable, les risques vont crescendo. Mohamed El-Erian (ex Pimco) compare le comportement des banquiers centraux à celui d’une société pharmaceutique qui lance un médicament qui n’a fait l’objet d’aucuns tests cliniques. Les investisseurs ne doivent pas se focaliser uniquement sur les succès à court terme du traitement, mais aussi considérer les effets à long terme.

Au milieu du 19e siècle, les lois de la thermodynamique ont permis de comprendre qu’il était impossible de créer de l’énergie à partir de rien. Pourtant, d’une façon analogue, les banques centrales et les gouvernements tentent aujourd’hui de créer de la prospérité sortie d’un chapeau. Une telle prouesse monétaire serait évidemment très enviable pour l’humanité. Cependant, historiquement, de telles tentatives ont permis au mieux d’obtenir un coup de fouet bref suivi d’une grosse gueule de bois.

À notre avis, les Abenomics du Japon sont emblématiques de la « fin de partie keynésienne » qui a lieu en ce moment. Il s’agit d’une dernière tentative désespérée de faire perdurer une dynamique de dette qui devra tôt ou tard s’effondrer. Le Japon est également la vitrine de ce qu’il va se passer bientôt en Occident. Une résolution sans douleur de la situation est désormais hors de question.

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Pour comprendre le futur, il faut examiner le passé. Les problèmes futurs sont toujours enracinés dans les crises du passé. L’Occident en est toujours au tout début de la grande expérience de l’argent papier, 43 ans n’étant pas une période suffisante pour instaurer un ordre monétaire stable. L’école autrichienne ne pose pas uniquement les bonnes questions, mais elle apporte également les bonnes réponses. Les racines de cette calamité sont à trouver dans le système monétaire qui ne repose sur rien. (…)

Nos prévisions pour l’or restent clairement optimistes. La consolidation en cours, qui a débuté à la fin de l’été 2011, est importante pour la santé du marché haussier de l’or. Son cours nominal peut toujours apparaître élevé, mais en comparaison avec la masse monétaire existante, il n’a jamais été aussi bas. Selon nous, il s’agit d’une anomalie temporaire qui représente une excellente opportunité d’entrée. Nous avons démontré que l’or reste très attractif par rapport aux actions et aux obligations, ainsi que par rapport à bien d’autres actifs tangibles. L’argument de la bulle avancé par les pessimistes est donc réfuté.

En ce qui concerne l’économie globale, il est très important de savoir qui sortira vainqueur du combat entre l’inflation et la déflation. Ce qui est certain, c’est que les pressions sont de plus en plus fortes. Nous pensons que l’inflation finira par émerger, sans avoir aucune certitude. La structure socio-économique actuelle et les niveaux de dette suggèrent qu’une inflation plus élevée sera tolérée. Il y a peu de créditeurs et beaucoup de débiteurs, les réformes sont infaisables pour des politiciens à la recherche d’une élection : ils préféreront donc l’inflation.

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