Hier, la réunion de l’Eurogroupe dédiée à la Grèce a accouché d’une souris. Aucun accord n’a été trouvé pour le déblocage des 7 milliards d’euros qui doit permettre à Athènes de remplir ses obligations financières. Pourtant, les 745 millions dus au FMI aujourd’hui auraient bel et bien été payés même si on ignore la source des fonds.

MAJ : la Grèce a en fait tapé dans ses réserves de droits de tirage spéciaux du FMI (pour 650 milions, source ZH)… pour rembourser le FMI qui s’est donc payé lui-même en quelque sorte ! La Grèce dispose désormais d’un mois pour combler ce trou. Il resterait en tout et pour tout 90 millions dans les caisses de la Grèce…

Concernant le communiqué diffusé par la Troïka, elle a probablement pu se contenter du copier-coller d’un compte rendu précédent. Jeroen Dijssebloem a déclaré (source KeepTalkingGreece) :

« Les institutions ont exposé la situation de la Grèce à l’Eurogroupe ; les négociations ont avancé mais plus de temps est nécessaire pour finaliser un accord.

Depuis la réunion de Riga, les travaux menés avec la Grèce sont plus constructifs, plus positifs et les progrès sont plus rapides. Cependant, plus de temps est nécessaire pour gommer les différences de vues et obtenir un accord global (note : répétition de la phrase du dernier paragraphe…).

Beaucoup de travail nécessaire pour détailler les réformes, à moins d’accepter l’ancien programme mais la Grèce n’envisage pas ce scénario. »

D’après Pierre Moscovici, les différences de vue concernent les pensions, le marché du travail et la sécurité sociale. Autant dire des broutilles… Cependant, il est toujours aussi clair que la Grèce ne touchera pas un centime supplémentaire avant la finalisation d’un accord.

On sait également que la Grèce aurait payé en temps et en heure le FMI même si l’origine des fonds n’a pas été précisée. Selon ZeroHedge, l’argent ne peut provenir que deux sources : soit des collectivités locales grecques qui ont été obligées de transférer leurs liquidités à la banque centrale de Grèce le mois dernier, soit du FMI même qui aurait décidé de fermer les yeux. De toute façon comme le souligne le média iconoclaste américain, des semaines et des mois se passent entre l’échéance de remboursement et les actions concrètes envers la nation créditrice.

Mais  ce remboursement de 745 millions n’est évidemment qu’une partie des obligations financières de la Grèce. D’après Yanis Varoufakis, le pays a de quoi encore tenir deux semaines maximum. BFM Business rapporte ses propos :

« La question des liquidités est terriblement urgente » a déclaré Yanis Varoufakis à l’issue d’une nouvelle réunion de l’Eurogroupe à Bruxelles. « En terme de calendrier, nous parlons des deux prochaines semaines » a-t-il ajouté.

Il a estimé que l’Eurogroupe n’avait « pas jugé utile de mentionner aujourd’hui » ce problème de liquidités, préférant insister « publiquement sur les grandes avancées obtenues ».

Dans un bref communiqué, les ministres des Finances de la zone euro ont « salué les progrès » dans les négociations entre Athènes et ses créanciers tout en insistant sur le fait que « plus d’efforts » étaient nécessaires en vue d’un accord dans un bref communiqué lundi.

LAISSER UNE RÉPONSE

Please enter your comment!
Veuillez entrer votre nom ici