Alors que tout le monde attendait une nouvelle surprise monétaire en Russie (ou la banque centrale a déjà augmenté son taux directeur à 17 %), c’est de la Suisse qu’elle est venue : faisant tout le contraire de son homologue russe, son taux directeur est passé en territoire négatif, à -0,25 %, afin d’endiguer la hausse du franc.

D’après David Stockman, il s’agit de la dernière folie des banques centrales, entrée selon lui dans une phase délirante :

« Quasi chaque jour, on assiste à une manifestation de la démence de l’une des banques centrales du monde. Aujourd’hui, c’est au tour de la Suisse de se manifester, pour ne pas offrir aux milliardaires russes un havre de paix alors que le rouble tangue, ou à l’euro, alors que Mario Draghi fait tout ce qu’il peut pour faire baisser la monnaie unique. L’essence de la décision de la BNS est simple : votre argent n’est pas le bienvenu en Suisse ; et s’il y atterrit tout de même, nous ponctionnerons un loyer sur votre argent.

Pour le moment, cette taxe de 0,25 % s’applique aux dépôts à la BNS, une manœuvre ayant pour objectif de propulser le Libor Suisse en territoire négatif également. Mais la conséquence la plus importante de cette nouvelle, c’est que la Suisse est prête à créer des quantités illimitées de sa propre monnaie pour imposer cet édit à ses propres épargnants.

Oui, l’ancien grand pilier de rectitude monétaire, la BNS, s’est engagée à plein pot dans la création monétaire. Désormais, c’est comme si elle désirait devenir une banque centrale du Japon sous stéroïdes un véritable Godzilla monétaire.

Cette décision s’inscrit dans une tendance qui n’est pas neuve : il s’agit de la prochaine étape pour se tenir à la politique du plafonnement du franc suisse à 1,2 EUR. Cela signifie que la BNF est prête à créer autant de francs suisses qu’il sera nécessaire pour acheter les euros qui permettront de conserver cette parité.

Et durant ces derniers temps, elle n’y a pas été de main morte. Durant les 80 derniers mois, le bilan de la BNF est passé de 100 milliards à 530 milliards de francs suisses, une multiplication par 5 qui a de quoi rendre Bernanke jaloux. Mieux encore, le bilan de la BNS qui était de 20 % du PIB suisse au début 2008, est désormais de 80 %. Le Japon, avec ses 50 %, peut aller se rhabiller. (…) »

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