En juin, ce fut la stupeur lorsque la BCE décida d’aller encore plus loin que Bernanke dans sa politique des taux zéro en instaurant un taux de dépôt négatif. L’économie américaine a beau « se découpler » du reste du monde, il semblerait que les banques américaines suivent la voie des banques européennes lorsqu’il s’agit de faire payer les épargnants.

Comme l’indique un article du Wall Street Journal, les banques américaines (surtout de la catégorie Too Big To Fail), loin de rétribuer ceux qui leur confient leur argent, « demandent à leurs clients de transférer leur argent, sans quoi ils devront payer des frais, se justifiant par la mise en place de nouvelles règles qui engendreront des coûts pour la gestion des dépôts ».

« Les banques, dont JP Morgan, City Group, HSBC, Deutsche Bank et Bank of America, ont eu des entretiens privés avec certains de leurs clients durant ces derniers mois pour leur expliquer que les nouvelles règles financières rendaient les dépôts moins profitables, d’après des personnes familières avec ces conversations.

Dans certains cas, les banques ont annoncé à leurs clients, allant de la multinationale au hedge fund en passant par les assureurs et d’autres banques mineures, qu’ils allaient désormais ponctionner des frais de gestion sur les comptes des gros clients, qui étaient jusqu’à présent gratuits. Les banques travaillent également avec leurs clients afin de trouver des alternatives pour ces dépôts.(…)

JP Morgan a déclaré à certains clients de sa banque commerciale qu’elle commencerait à ponctionner des frais mensuels sur les comptes courants. Ces frais entreront en vigueur à partir du 1er janvier 2015 pour les comptes américains, d’après un mémo du 21 octobre que s’est procuré le WSJ, et un peu plus tard pour les autres comptes. » (extraits du WSJ cités par ZeroHedge).

Dans un système de réserves fractionnaires, qu’est-ce qui peut bien pousser des banques à refuser des dépôts ? De un, les banques américaines disposent de réserves excédentaires immenses à la Fed en raison du QE, des réserves mécaniques auxquelles elles n’ont pas accès, mais qui leur permettent de satisfaire aux règles prudentielles. Et vu que les « nouvelles règles » citées par le Wall Street Journal vont coûter de l’argent aux banques, elles préfèrent se débarrasser des dépôts (ou faire payer leurs clients) :

« Les nouvelles règles bancaires américaines, qui entreront en vigueur le 1er janvier, sont la source du problème, surtout pour les dépôts facilement accessibles, les premiers à quitter les banques en cas de problème (comptes à vue ou compte courant). Les nouvelles règles, dont l’objectif est de rendre les bilans des banques plus solides à des chocs du style 2008, n’auront pas d’impact sur les comptes modestes. Par contre, ces règles impacteront les grosses sociétés, les plus petites banques et les grosses firmes financières. Les banques américaines devront désormais posséder des réserves bien supérieures aux 3 % requis pour les comptes à vue modestes lorsqu’il s’agit de montants importants. »

Voilà la raison : les banques seront tenues d’immobiliser des fonds de réserve, qui ne pourront pas être utilisés sur les casinos des marchés, sur ces dépôts. Elles n’en veulent donc plus. Et ZeroHedge de conclure son article en relevant que cet argent risque d’être poussé dans le dos vers les marchés (était-ce l’objectif poursuivi ?), tandis qu’il ne s’agit qu’une question de temps avant que ces mesures s’appliquent à l’ensemble des épargnants américains (notamment par effet mécanique au niveau des petites banques).

Source : points importants de l’article de ZeroHedge

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