Article de Brian Maher, publié le 27 juillet 2016 sur DailyReckoning.com :

« La demande d’or n’est pas loin de la poussée de fièvre alors que des fissures apparaissent désormais dans les murs de la tromperie des banques centrales. Des trillions de dollars d’obligations affichent désormais des rendements négatifs. Le parachutage d’argent par hélicoptère est désormais une possibilité. Aux 4 coins du monde, on sent que les carottes sont cuites. Reste une question importante en suspens : « il y aura-t-il suffisamment d’or pour faire face à l’explosion de la demande ? »

Nous savons de source sûre que l’on se rapproche très rapidement d’un mur en ce qui concerne la production. Les réserves s’assèchent… Avons-nous atteint un pic de production ? Quelles en seraient les conséquences sur le cours de l’or ? Considérez ceci.

Les experts de Sprott Asset Management affirment que les découvertes de gisements d’or ont culminé au milieu des années 90 tandis que la production d’or a atteint en 2015 un nouveau record de production annuelle, et ce pour la 7e année consécutive. Mais d’après Sprott, cette production pourrait baisser alors qu’elle a probablement atteint un plateau en 2015.

Cette affirmation est logique. Cela peut prendre jusqu’à 20 ans pour extraire la première once d’or d’un gisement découvert (pour assurer le financement, naviguer à travers l’océan de bureaucratie, en cas de découverte d’un nid de hibou à 150 km du site, etc.).

La production d’or de ces 20 dernières années a vidé le garde-manger. Les producteurs d’or n’ont pas trouvé de gisements importants durant ces dernières années, même si les budgets d’exploration ont augmenté de 250 % entre 2009 et 2012, d’après Sprott.

Charles Jeannes, ancien CEO de GoldCorp, le confirme : « il n’y a pas autant de nouvelles mines qui sont découvertes et développées. »

D’après Pierre Lassonde, président de la société Franco Nevada, le nombre de découvertes de mégas gisements (plus de 20 millions d’onces) a plongé durant ces dernières années. D’après lui, 14 découvertes de ce genre ont été faites dans les années 80. Dans les années 90, ce chiffre est passé à 11. Alors que dans les 8 dernières années, le nombre de ces découvertes a chuté jusqu’à 2 et que ces 5 dernières années, les recherches n’ont donné aucun résultat.

Lassonde affirme également que la qualité des découvertes récentes de gisements d’or est de second et de 3e choix. Dans les années 50, la qualité du minerai permettait d’extraire 12 g d’or par tonne. Aujourd’hui, nous sommes tombés à 3 g d’or par tonne de minerai. Pierre Lassonde affirme que de nombreux nouveaux gisements n’offrent qu’un gramme d’or par tonne. Jamais autant de producteurs n’ont dépensé autant d’argent et de temps pour produire si peu de métal jaune.

Demande en hausse, découverte en baisse dont la qualité est inférieure…

Mis bout à bout, cela ne peut qu’engendrer une hausse du cours de l’or. Kelvin Dushnisky, président de Barrick Gold, a déclaré : « La baisse de la qualité du minerai et des niveaux de production, un défaut de nouvelles découvertes et l’allongement des délais de développement des mines sont positives pour les perspectives du cours de l’or à moyen et à long terme. »

Jim Rickards a un informateur très bien informé dans le marché de l’or. Il ne peut dévoiler son nom pour des raisons de sécurité, c’est pourquoi il appelle Goldfinger. Lorsque Jim l’a rencontré récemment à Zurich, il lui a affirmé que la pénurie d’or est déjà visible du côté des raffineurs suisses, qui ont du mal à se procurer du métal auprès des mines.

Pour en revenir à Lassonde, il pense qu’une chose peut sauver les producteurs d’or d’un pic de production : les nouvelles technologies. La fracturation hydraulique a sauvé le secteur du pétrole et du gaz. Il pense que cette technologie pourrait un jour sauver le secteur de l’or. Sera-ce le cas ? Quand ? Personne ne le sait vraiment.

En attendant, les gros producteurs d’or utilisent le seul atout qu’ils ont dans leur manche : le rachat de petits producteurs disposant de réserves prouvées. Cela permet aux grands de faire l’économie du temps et des ennuis qui découlent de la chasse aux gisements d’or : ils les achètent au menu fretin.

Byron King, géologiste senior de notre « Rickards’ Gold Speculator » : « lancer un nouveau projet minier – l’exploration, le développement et la production – requiert beaucoup de temps, d’argent et d’énergie. C’est pourquoi le management des grosses sociétés minières lorgne de plus en plus sur les petits projets clé en main. »

C’est également la raison pour laquelle Sprott affirme qu’il y aura probablement « une vague significative de fusions et acquisitions dans le secteur de l’or, » comme l’a rapporté MarketWatch.

Mais tout cela ne pourra prévenir le pic de la production d’or qui nous pend au nez vu qu’il s’agit d’un simple transfert de projets existants. De nouveau, d’où viendra l’or pour satisfaire la nouvelle demande?

Ces fusions et acquisitions peuvent bien entendu faire des merveilles pour les actions des sociétés concernées – le prix de ces titres s’échange souvent à des multiples du cours de l’or lui-même. Les cibles de ces rachats peuvent voir le cours de leur action doubler ou même tripler du jour au lendemain lorsqu’un accord est entériné. Et si l’or devait vraiment atteindre 10.000 $ l’once comme Jim Rickards le prédit… en ce qui concerne les sociétés… Vous pouvez imaginer les conséquences. »

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