Article de Reuters du 17 avril 2015 :

La BCE a analysé le scénario dans lequel la Grèce manque d’argent et commence à payer ses fonctionnaires avec des effets de commerce (IOU, I owe you), créant ainsi une seconde devise virtuelle au sein de la zone euro, ont déclaré des sources bien informées à Reuters.

En mai, la Grèce devra bientôt rembourser 1 milliard d’euros au FMI, si bien que les éminences grises de la BCE se font de plus en plus de soucis.

Même si le gouvernement grec a répété à de maintes prises qu’il souhaitait honorer ses dettes, la BCE envisage la possibilité qu’il en soit incapable à travers des cas de figure analysés par le « groupe des scénarios défavorables ».

Tout défaut de la Grèce forcerait la BCE à agir peut-être en restreignant l’accès des banques grecques au fond de liquidités d’urgence. Néanmoins, une telle action pourrait entraîner une Athènes ruinée à payer ses fonctionnaires en effets de commerce afin d’éviter d’utiliser les maigres euros qu’il lui reste.

« Le fait est qu’il n’y a aucun progrès… Nous devons donc envisager ces scénarios » a déclaré une personne proche du dossier.

Un porte-parole de la BCE a déclaré qu’elle « ne spécule pas sur la possibilité d’émergence de tel ou tel scénario en Grèce »

Un membre du gouvernement grec, sous le couvert de l’anonymat, a déclaré qu’il n’y avait aucun besoin d’envisager un tel cas de figure vu qu’Athènes est optimiste quant à la finalisation d’un accord avec ses prêteurs internationaux d’ici la fin du mois.

La Grèce a également démenti une information récente qui affirmait qu’elle allait devoir assécher les caisses du secteur public, qui ne comptent désormais plus que 2 milliards d’euros, afin de payer les salaires des fonctionnaires ainsi que des retraités d’ici la fin du mois.

Pillage des dépôts

Les experts de la BCE sont arrivés à la conclusion que l’utilisation d’effets de commerce pour le paiement des salaires et des fonctionnaires n’empêcherait pas l’émergence d’une crise majeure et pourrait même menacer le futur de la Grèce dans la zone euro.

Ces officiels estiment que jusqu’à 30 % des Grecs pourraient recevoir ces effets de commerce émis par le gouvernement au lieu d’un paiement en euros mais cela ne ferait qu’augmenter la pression sur les banques grecques car ces travailleurs auraient probablement pour réflexe de piller leurs économies.

En retour, les banques auraient besoin de davantage de liquidités d’urgence ou devraient augmenter leur capital, vu que les banques grecques seront dans l’impossibilité d’utiliser ces effets de commerce pour obtenir des liquidités d’urgence car la BCE ne les accepterait pas.

« Ces effets de commerce, je ne crois pas que cela peut marcher » a déclaré la première personne interrogée par Reuters. « Ce serait la fin, ils sortiraient (de la zone euro) » Ces craintes ont été émises par d’autres bien au courant de la logique suivie par la BCE.

« Avec une devise parallèle… Vous êtes dans quelque chose de tellement personnalisé qu’il s’agit de facto d’un Grexit » a déclaré une autre personne. « C’est en dehors d’un montage institutionnel ». (…)

Dans une lettre récente, le premier ministre grec Alexis Tsipras a informé la chancelière allemande que s’il était forcé à faire un choix entre le paiement des salaires et des pensions et le remboursement de la dette, il opterait pour les traitements. (…) »

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