Avant de rejoindre  la Fed, Alan Greenspan était un partisan du standard or. Une fois en poste au Marriner S. Eccles Building, le métal jaune ne lui inspirait plus rien. Désormais en dehors du circuit, il vient de publier un article consacrant un retour à ses premières amours pour le métal. Un papier surprenant commenté par William Kaye dans sa dernière interview sur KWN : 

Eric King : « je sais que vous avez eu l’opportunité de lire l’article d’Alan Greenspan qui explique pourquoi la Chine achète de l’or (http://www.foreignaffairs.com/articles/142114/alan-greenspan/golden-rule), car Greenspan a effectué un virage à 180 ° pour revenir à ses opinions de 1966 lorsqu’il écrivit l’essai « l’or et la liberté économique ». Que s’est-il passé dans sa tête ? Qu’en pensez-vous ? »

Kaye : « c’est incroyable. Greenspan a totalement fait machine arrière. Pour ceux qui ne connaissent pas sa carrière en détail, il était déjà consultant financier quand j’ai démarré à Wall Street. Il travaillait dans un cabinet de consultance de New York qui ne marchait pas trop bien. Il fut donc chanceux de se retrouver à la Fed, et de connaître la carrière que vous savez.

Mais à l’époque, il se réclamait publiquement d’Ayn Rand, c’était un apôtre de l’or. Après s’être retrouvé à la Fed, il en est devenu le président et fut même fait chevalier par la reine d’Angleterre.

Mais lorsqu’il est passé à la Fed, Alan Greenspan a changé son opinion à propos de l’or. Comme Ben Bernanke, son successeur, Greenspan se comportait publiquement comme s’il ne comprenait rien au rôle de l’or dans l’architecture financière mondiale. Lorsqu’on lui posait une question sur le métal jaune, il disait quelque chose du genre : « oh, l’or est un héritage d’une période ancienne ». Bien sûr, il voulait parler de l’époque à laquelle l’or et l’argent étaient utilisés comme monnaie, ou au moins en tant que référence pour les transactions monétaires.

En public, Greenspan faisait donc semblant de ne rien comprendre à l’or. Désormais, il semblerait avoir retrouvé la mémoire pour en revenir à sa philosophie originelle, qui est que l’or est la base d’un système financier global, et qu’il y a donc de très bonnes raisons pour que des pays et des banques centrales continuent d’en d’accumuler. Dans le cas de pays qui montent en puissance comme la Chine, l’Inde et la Russie, on voit qu’ils augmentent les quantités d’or qu’ils possèdent aussi bien au niveau des banques centrales que des particuliers.

Ce retournement de veste de Greenspan est fascinant. Il s’agit de quelqu’un qui a joué un rôle majeur dans l’économie mondiale en ayant été responsable de la plus grosse institution financière du monde, la Fed. Il faut donc bien comprendre à quel point cette prise de position de Greenspan est importante à propos du véritable rôle de l’or dans l’ordre monétaire international, ainsi que des conséquences sur le cours de l’or, avec la confirmation de son statut prééminent dans le système financier. »

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