Interview d’Andrew Maguire par KWN (29 août 2015 + ici) :

« Les producteurs commencent à chercher des alternatives pour vendre leur or et ainsi court-circuiter totalement Londres (le LBMA). C’est pourquoi nous voyons des divergences de prix apparaître entre les marchés papier et les marchés physiques.

Les producteurs sont la clé pour mettre un terme à la mainmise que les banques de lingots collusoires ont sur les métaux, et la machine est en marche. C’est historique. Nous voyons le CME (note : Chicago Mercantile Exchange, la bourse principale pour les futures et les options) envisager une bourse d’échange physique ici à Londres. Vous devez vous poser la question : pourquoi feraient-ils une telle chose si le plus gros marché de l’or (le LBMA) fonctionnait normalement ? Tout simplement parce que la liquidité s’est évaporée.

Lorsque la réinitialisation du cours de l’or, qui aurait dû s’être produite depuis longtemps, aura finalement lieu, ce sera la conséquence directe de la désintégration du marché non-alloué du LBMA lié à des milliards de dollars de positions sur des produits dérivés qui boivent la tasse. Et vu la vitesse à laquelle le marché de l’or physique s’est déplacé en Orient, cette réinitialisation du marché de l’or est imminente. »

Le cours de l’or et la Fed

(…) Il y a assez de preuves pour affirmer que la Fed est active sur les marchés de l’or, des actions et des obligations via sa Plunge Protection Team (note : un groupe de traders de la Fed qui intervient sur les marchés afin de les stabiliser). L’or est simplement le côté face d’une politique du dollar fort coordonnée par la Fed. Cependant, l’illusion connaît de gros ratés. Nous avons vu de grosses fissures apparaître la semaine dernière alors que la Fed est à court de munitions pour orienter tous ces marchés. (…)

Résultat des courses, les marchés leveragés des métaux précieux sont soutenus par de moins en moins de métal. Cette migration du physique en dehors du contrôle des banques centrales occidentales ne fut jamais envisagée lorsque le carry trade (note : opération spéculative sur écart de rendement en français, qui consiste à s’endetter dans une devise à faible taux d’intérêt pour placer cet argent dans une autre devise à taux d’intérêt plus fort) sur l’or fut mis en place par Robert Rubin dans les années 80. Il est publiquement admis qu’il n’y a aucun métal physique derrière l’or non alloué du LBMA. Par contre, il n’est pas admis que les positions short des produits dérivés sont tellement élevées et tellement déconnectées des réalités que la seule issue est une indemnisation en cash.

De plus, le rachat de ce cet or physique par les banques centrales n’est plus une option. Les divergences sont tellement critiques qu’il y a une backwardation sur de nombreux mois entre le cours actuel et celui des futures. Le co-basis ne dit rien d’autre. Cette situation a engendré la réhypothécation (sous-location) de l’or des banques centrales (en location ou obtenu via une opération de swap). De nombreuses preuves étayent ces dires, comme les délais anormalement longs des rapatriements d’or.

Les rapatriements d’or : une mascarade

Je travaille avec des entités qui convoient de gros tonnages d’or  chaque semaine pour des nations. Je peux vous dire que le rapatriement des 300 tonnes de l’Allemagne aurait dû prendre quelques semaines, et pas des années. Tous ceux qui travaillent dans le marché de gros des métaux précieux le savent.

Les banques centrales le savent aussi et tente d’acquérir autant d’or que possible dans l’attente de leur unique porte de sortie : la réinitialisation du marché. (…) C’est pourquoi il est impératif que les gens prennent livraison de leur or et de leur argent maintenant, ou l’entreposent de façon indépendante (note : en dehors du système bancaire) pour se protéger de la confiscation qui découlera de l’effondrement de ce système bancal. »

LAISSER UNE RÉPONSE

Please enter your comment!
Veuillez entrer votre nom ici