Une idée de génie… Comment faire pour éviter les récessions à venir malgré l’interventionnisme exacerbé des banques centrales ? Interdire l’argent liquide ce qui permettrait aux autorités de forcer les gens à dépenser leur argent. Si cette idée vous fait bondir, elle a pourtant été exprimée le plus sérieusement du monde dans un article du Telegraph par Jim Leaviss.

En préambule de cet article, le Telegraph écrit : « ce papier fait partie de notre série ‘Money Lab’ dans laquelle des figures respectées du monde de la finance proposent des idées sujettes à la controverse pour améliorer nos finances personnelles (sic) ou l’économie. » Si toutes les idées ont le droit d’être émises en vertu du principe de la liberté d’expression, il est néanmoins inquiétant de voir de telles propositions liberticides être avancées comme des progrès pour l’humanité.

Car que propose Mr Jim Leaviss afin que les gouvernements disposent de « meilleurs outils pour combattre les récessions » ? Tout simplement d’interdire l’argent liquide afin que la population soit forcée d’avoir son argent sur un compte. Et lorsque l’économie ne tourne pas, le gouvernement instaurerait des taux négatifs afin de pousser dans le dos ceux qui ne souhaitent pas dépenser leur argent. Autoritarisme, dirigisme, nous vous laissons libre du qualificatif.

En préambule de son article, Leaviss cite le cas du Danemark dont nous vous avons déjà parlé. Des bruits circulent d’ailleurs que le Danemark cessera de produire des pièces et des billets à partir de 2016 pour s’orienter vers une monnaie exclusivement électronique.

Il cite ensuite les travaux d’un économiste norvégien, Trond Andresen, qui se serait déjà penché en détail sur le sujet. Voilà à quoi notre monde ressemblerait dans la tête de ces apprentis dictateurs financiers :

« Dans le futur, tous les payements seraient faits via des cartes sans contact, des applications mobiles et d’autres moyens électroniques tandis que les billets et les pièces seraient abolis. Vous n’auriez plus de comptes à la banque mais auprès d’une institution du gouvernement ou de la banque centrale. Les banques existeraient toujours, elles prêteraient toujours de l’argent mais elles recevraient leurs liquidités de la banque centrale et non des épargnants.

Grâce à la centralisation des comptes, les autorités pourraient donc encourager ou décourager les gens de dépenser. Pour augmenter les dépenses, le gouvernement imposerait un taux d’intérêt négatif, une taxe sur l’épargne.

Voyant leur argent être confisqué petit à petit, les gens deviendraient plus enclins à acheter des biens et des services. (…) Le récipiendaire de l’argent agirait alors de la même façon, il dépenserait plus rapidement, ce qui ferait augmenter la vélocité de la monnaie.

Et quid de la situation inverse lorsque l’économie surchauffe ? Le gouvernement peut réinstaurer des taux positifs ou même imposer une taxe sur les transactions : lorsque vous achetez quelque chose, vous devez payer une petite pénalité. (…)

Une telle approche serait plus efficace que l’outil actuellement à la disposition des banques centrales, à savoir la fixation des taux. (…)

Actuellement, il est facile pour les individus ne pas être impacté par les taux négatifs : il suffit de détenir des billets de banque dans un coffre (note : ou des métaux précieux…). Mais si l’argent liquide était aboli, il n’y aurait plus d’alternative. (…) »

Et maintenant, le coup final : une telle planification de l’économie dont n’auraient même pas osé rêver les bolcheviques n’a qu’un seul objectif, votre bien :

« En plus de contrôler l’économie, un tel système sans argent liquide présente bien d’autres avantages : il est moins cher à gérer tandis que la contrefaçon est impossible, tout comme les vols. »

Apparemment, Mr Leaviss ignore de quoi sont déjà capables les pirates informatiques aujourd’hui. Et en ce qui concerne la contrefaçon, elle est institutionnalisée par les QE. Mais soit, il n’a pas fini :

« L’économie au noir serait grandement réduite tandis que l’évasion fiscale deviendrait impossible ».

Peut-être mais le troc  ferait alors un grand retour en force. À moins de l’interdire, bien évidemment.

Le plus effrayant dans le descriptif de ce système financier orwellien c’est qu’il pourrait très bien faire son apparition à terme.

Crédit photo : TaxRebate.org.uk

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