Article de Jeff Thomas, publié en septembre 2015 sur InternationalMan.com, dont le titre original est : « ne pas confondre inévitable et imminent », sur le rôle de l’or et les impatients qui contemplent leurs métaux précieux en espérant demain l’effondrement économique afin de voir la valeur de leur patrimoine bondir… Cela arrivera, tôt ou tard. Certains pourraient finir par regretter d’avoir appelé ce crash de leurs vœux, leurs métaux précieux n’étant qu’une maigre consolation face aux difficultés qui nous attendent :

« Au début des années 2000 je m’étais mis à prévenir mes amis et mes collègues que la majorité de la planète connaîtrait probablement un début de dépression économique avant la fin de la décennie. Je pensais que cela se produirait en différentes étapes, d’abord avec un mini crash et une reprise. Puis, quelques années plus tard, on se rendrait compte que le redressement économique escompté n’était pas là. L’économie serait dans les limbes. Ensuite, un crash bien plus important aurait lieu, propulsant le monde dans une dépression économique à grande échelle. En tant que couverture, je préconisais l’achat d’or vu que ce métal survivrait et conserverait de la valeur tandis que les actions, les obligations et même les devises plongent.

Les faits m’ont donné raison à propos du timing des crashes initiaux, mais m’ont donné tort à propos du timing du crash majeur.

Je pensais que le feu d’artifice pourrait démarrer dès 2010 tout en estimant que 2012 et après étaient des dates plus plausibles. L’eau a coulé sous les ponts et malgré le fait que les gouvernements ont continué de contribuer à la détérioration de leur économie, le château de cartes, aussi branlant soit-il, est toujours debout.

Heureusement, je ne suis pas le seul à m’être planté. Des investisseurs et des économistes avec des décennies de pronostics corrects derrière eux ont tous été trop prompt à anticiper le crash majeur.

Ces gens avaient tout recommandé l’or en tant que protection en affirmant que lorsque les marchés s’effondreront et que les devises tangueront, le cours de l’or augmentera de façon spectaculaire.

Sans surprise, l’or poursuivit sa progression après le mini-krach de 2008 tout en semblant n’avoir plus de limites. Beaucoup d’analystes affirmèrent que si l’or devait atteindre les 2000 $ sa progression deviendrait irrésistible vu que même le citoyen lambda comprendrait que l’or n’est pas un investissement en tant que tel mais un moyen de préserver sa richesse, surtout durant les périodes incertaines.

Mais après avoir franchi le cap des 1900 $ l’once, l’or plongea. Les aficionados de l’or prirent l’événement en tant que correction inéluctable tandis que ceux qui s’étaient rués sur le métal dans l’espoir d’engranger des profits mirobolants à court terme lâchèrent l’or comme une patate chaude et le métal poursuivit sa baisse. Depuis, à chaque fois que l’or tente une percée, les banques de lingots ont vendu des positions short nues sur les marchés des futures pour ensuite acheter les parts échangeables contre du métal vendues sur le marché papier, massacrant ainsi le cours. Aujourd’hui, 4 années après le début de la chute de l’or à 1900 $, le cours du métal se situe à un niveau qui rend son extraction difficilement profitable. (…)

Contrairement à l’or, le dollar est en danger. La dette américaine l’a mis dans une situation tellement délicate qu’il finira plus que probablement par tomber. Comme l’investisseur milliardaire Jim Rodgers l’a répété à de nombreuses reprises : « Je suis long sur le dollar, mais j’espère que je serai assez intelligent pour en sortir à temps ». Récemment, il a déclaré : « si l’or devait passer en dessous des 1000 $, j’espère que je serai assez intelligent pour saisir l’opportunité d’en acheter, peut-être même beaucoup. »

Le dollar n’est pas véritablement une monnaie forte. C’est en fait la moins mauvaise de toutes. Ce sera la dernière à tomber, mais elle tombera. Il faudra peut-être patienter beaucoup avant que cela arrive. Que ce soit une question de mois ou d’années, c’est impossible à prédire. Mais actuellement, surtout si le dollar augmente encore par rapport à l’or, ce métal représente une affaire. Il a soit atteint son plus bas ou il est sur le point de le faire. Toute baisse significative serait le signal qu’il faut charger la mule vu que sa hausse est inévitable. (…)

Comme c’est le cas pour tout actif, lorsque la panique se déclare sa valeur n’a plus de limites. Nous assisterons à une ruée sur l’or. La plupart des économistes contrariens prédisent un cours variant de 5000 aux 8000 $ l’once, d’autres bien plus. La ruée vers l’or n’est pas imminente mais inévitable. »

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