Alors que la dette publique américaine a dépassé pour la première fois la barre des 22.000 milliards de dollars, les mesures proposées et mises en place par Donald Trump pour la réduire sont un dispositif «irréaliste», a expliqué dans une interview à Sputnik Joseph Gagnon, un économiste de renom et ancien haut responsable de la Réserve fédérale.

La dette publique des États-Unis vient de franchir la barre des 22.000 milliards de dollars, inscrivant un nouveau record, a annoncé le Trésor américain. Joseph Gagnon, chercheur principal à l’Institut Peterson d’économie internationale et ancien directeur associé invité de la Division des affaires monétaires à la Réserve fédérale américaine, a commenté au micro de Sputnik cette hausse historique.

Ainsi, M.Gagnon est d’avis que l’augmentation de la dette publique américaine de 2.000 milliards de dollars depuis l’investiture de Donald Trump est due à plusieurs facteurs comme «la réduction d’impôt de George W. Bush, la crise financière mondiale, le complexe de mesures pour stimuler l’économie proposé par M.Obama et maintenant les réductions d’impôt supplémentaires de M. Trump ».

« La suspension de l’activité gouvernementale n’a joué aucun rôle », a-t-il affirmé.
Dans le même temps, l’interlocuteur a souligné que la promesse de Donald Trump de faire libérer le pays de ses dettes d’ici huit ans n’était «pas du tout réaliste».
Qui plus est, la déclaration du Président que l’amélioration des accords commerciaux réduirait le déficit commercial global et accélérerait la croissance, ce qui augmenterait finalement les recettes fiscales, est également «irréaliste» selon le chercheur.
« C’est irréaliste car le pays est déjà au plein emploi et toute relance de la croissance augmenterait l’inflation, forçant la Fed à augmenter les taux d’intérêt, et stopperait la croissance dans d’autres secteurs», a expliqué M.Gagnon.
Cependant, l’économiste assure que la dette publique américaine « est loin d’être dangereuse. »
« Il semble que nous vivions dans un monde où les taux d’intérêt sont bas depuis longtemps, ce qui nous permet de réduire le fardeau de la dette. Cela ne veut pas dire que c’est bon, c’est moins grave qu’il l’aurait été il y a 40 ans », a-t-il conclu.