Interview de James Turk du 9 novembre 2015 (KWN) :

« La pression mise sur les métaux précieux durant ces derniers jours fut impitoyable. Ce fut tellement violent qu’il n’y a peut-être aucun précédent. Depuis la clôture du 28 octobre à 1177,10 dollars, le cours de l’or a baissé durant 7 sessions d’affilée jusqu’au petit rebond d’aujourd’hui. L’argent a quant à lui baissé durant 7 des 8 dernières sessions en comptant aujourd’hui.

D’où vient cette énorme pression baissière ?

Il est extrêmement rare d’assister à une telle pression baissière lorsque les métaux précieux enchaînent les baisses quotidiennes de cette façon. Quand ce genre de scénario se produit c’est souvent afin de corriger les excès spéculatifs qui se sont développés. Mais alors que l’opinion de l’or et de l’argent est au plus bas, on ne peut pas parler d’excès spéculatifs aujourd’hui. D’où vient alors cette énorme pression baissière ?

Il pourrait s’agir des dernières mains faibles qui sont poussées en dehors du marché. Cette éventualité est facile à comprendre étant donné la longueur anormale de cette correction des métaux précieux mais il pourrait y avoir une autre raison.

Il se pourrait que cette baisse soit orchestrée par les marchés papier, sur lesquels les planificateurs centraux ont indubitablement la main. L’or papier qu’ils vendent doit être compensé au jour le jour par une démonstration de force et la seule façon de la faire consiste à être capable de fournir la contrepartie en métal physique que l’acheteur peut exiger via la livraison au lieu de la compensation en cash.

De nombreux lingots quittent les coffres de la Fed

Nous savons que 20 tonnes d’or ont quitté les coffres de la Fed en septembre, soit la suite d’une succession presque continue de flux sortants qui ont démarré en février 2014. Je ne sais pas d’où provient l’argent physique qui a permis de réduire les tensions qui ont existé durant ces derniers mois mais les lingots qui sortent de la Fed sont une preuve évidente que le métal jaune de la banque centrale est utilisé pour plafonner le cours de l’or.

Je suppose que du point de vue d’un planificateur central, dont la mission principale est de maintenir le statu quo, cet or doit être remis sur le marché. Si ce n’était pas le cas, le cours partirait violemment à la hausse vu l’intensité de la demande pour le métal physique ; seul un cours bien plus élevé est susceptible de rééquilibrer les marchés papier et physique. Tôt ou tard ce petit manège devra prendre fin, comme ce fut le cas en mars 1968 avec l’effondrement du London Gold Pool.

À ce sujet, il est intéressant de constater que la pression s’intensifie sur la Fed. On a vu apparaître récemment un certain nombre d’articles qui, sans critiquer frontalement la Fed, se demandent pourquoi ses politiques échouent. Ces articles sont une façon détournée de reconnaître que l’économie américaine est bancale.

La BCE va intensifier ses expériences monétaires et ses interventions sur les marchés

L’économie européenne est aussi bancale. C’est pourquoi des rapports affirment que la BCE va s’enfoncer encore plus loin dans l’inconnu en intensifiant ses expériences monétaires douteuses et ses interventions sur le marché. La BCE souhaite relever d’un cran sa répression financière déjà intense en poussant les taux d’intérêt européen en territoire négatif durant sa réunion de décembre. Elle le fera en augmentant le coût qu’elle prélève sur les dépôts qui lui sont confiés.

Pour en revenir à l’or, il ne reste plus qu’à attendre et voir si on assiste à un rebond. La vigueur de cet éventuel rebond nous indiquera si l’or et l’argent sont prêts à faire une nouvelle tentative d’affranchissement des plafonds auxquels ils ont été confinés trop longtemps. »

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