Article de Casey Research, publié le 13 août 2015 :

« Jeremy Grantham pense que le marché boursier américain pourrait être victime d’un crash l’année prochaine. Grantham est le fondateur de GMO, une société qui gère un patrimoine de 118 milliards de dollars. Il jouit d’une bonne réputation pour ses avertissements avant le crash boursier de 2000 et la crise financière de 2008.

Même si la plus par des gestionnaires de patrimoine vous conseilleront toujours d’être actif sur les marchés (ce qui signifie que vous leur versez des commissions), Grantham préfère dire ce qu’il pense, même si cela doit conduire les investisseurs à déserter les marchés actions.

Grantham vient de faire une nouvelle prédiction osée. Il pense que le marché américain est « mûr pour un déclin majeur » en 2016. Il pense que ce crash pourrait engendrer la pire crise depuis la Grande Dépression. Comme l’a écrit le Financial Times :

« Le célèbre investisseur bearish et souvent prescient gestionnaire de patrimoine a déclaré que cela pourrait produire un type de crise très différent car de nombreux gouvernements sont encore plus endettés aujourd’hui et que la majorité de la dette se trouve désormais sur le bilan des banques centrales.

Vu que celles-ci sont en mesure de créer de la monnaie pour se recapitaliser, « il se peut que cette crise soit gérable », a déclaré M. Grantham. « Le cas échéant, nous revivrons une situation similaire à celle des années 30, lorsque nous avons eu des défauts de gouvernements en cascade. »

Le tableau présenté est plutôt sombre. Grantham ignore quel sera l’élément déclencheur de la prochaine crise. Mais les valorisations élevées contribueront à la pression baissière.

« M. Grantham ignore quelle sera l’élément déclencheur de la prochaine crise, notant que les bulles n’explosent pas simplement parce que les actifs sont surévalués. Mais il affirme que d’ici la fin 2016, les marchés seront probablement extrêmement vulnérables à un crash vu leurs valorisations élevées.

‘ Nous pourrions être chanceux en encaissant une nouvelle crise en nous contentant d’une chute des marchés, mais cette crise pourrait également mettre le système au tapis,’ a-t-il déclaré. « Ce serait nouveau et inédit et engendrerait des défauts souverains. »

Les marchés internationaux sont fragiles en ce moment. Depuis la dernière crise financière, les gouvernements ont tenté de régler les problèmes via la création monétaire. Ils ont empilé la dette. Et la plupart des nations dévaluent leur monnaie.

L’augmentation du prix de l’immobilier est l’un des nombreux effets secondaires de la création monétaire. Les prix de l’immobilier commercial aux États-Unis ont atteint des records. Le Financial Times rapporte que l’immobilier commercial a augmenté sur base annuelle de 12 % pour dépasser les valorisations atteintes durant le dernier pic. Ce secteur est désormais 18 % plus cher que durant la dernière bulle de l’immobilier. (…)

Le graphique ci-dessous montre que le prix de l’immobilier commercial a atteint son plus bas peu de temps après que la Fed ait baissé ses taux jusqu’à zéro. Depuis ce plus bas de 2009, les prix ont augmenté de 93 %. (…)

immobilier-commercial-bulle

Pour en revenir aux prédictions de Jeremy Grantham, il craint qu’un crash boursier balaie les finances de gouvernements majeurs (note : certaines banques centrales, comme celles de Suisse et du Japon, admettent publiquement qu’elles investissent sur les marchés actions). Il pense que les gouvernements pourraient se déclarer en faillite au lieu d’essayer de sauver à nouveau le système financier.

Il s’agit d’une crainte fondée. Les gouvernements sont beaucoup plus endettés aujourd’hui qu’avant la dernière crise financière. Leur marge de manœuvre est réduite, ce qui signifie qu’ils ont moins de munitions pour combattre une crise.

Sur le graphique d’introduction, on peut voir que la dette des États-Unis est de 102 % du PIB. Ce qui signifie que si le gouvernement américain confisquait chaque centime généré par l’économie américaine durant une année, il ne disposerait même pas de la somme nécessaire pour rembourser sa dette.

Le ratio dette/PIB des États-Unis est à son plus haut niveau depuis la Seconde Guerre mondiale. Comme Grantham l’a déclaré, il est tout à fait plausible que le gouvernement ne soit pas en mesure de sauver le système financier durant la prochaine crise. (…) »

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