En 10 ans, le discours officiel sur l’or a changé du tout au tout. De relique barbare, on nous a expliqué qu’il s’agissait d’un actif de diversification intéressant, sans risque de contrepartie. Pour les banques centrales qui achètent de l’or ou qui le rapatrient, il eut été difficile de se justifier sans adopter ce changement de posture.

Or de la DNB
Or de la DNB

Après les propos de Mark Carney qui ont fait allusion au standard or, nous allons désormais un cran au-dessus avec un texte publié sur le site de la Banque centrale des Pays-Bas. Un article qui aurait sa place sur les pires sites financiers infestés de gold bugs.

Retour au standard or en cas de réinitialisation financière

Dans ce texte, la Banque centrale des Pays-Bas a écrit la phrase choc suivante : « Si le système s’effondre, notre stock d’or pourra servir de base afin de le reconstruire. L’or instaure la confiance en la stabilité du bilan de la banque centrale, il crée un sentiment de sécurité. »

Si les prévisions macabres d’une réinitialisation monétaire ne sont pas nouvelles, elles sont habituellement réservées à une frange des médias dominants. Même si la banque des Pays-Bas a pris les devants en rapatriant une partie de ses stocks d’or, il est tout de même étonnant de la voir faire une telle admission. À savoir de vanter la valeur supérieure d’un actif disponible en quantité limitée qui représente l’argent sain, à savoir l’or.

Cela dit, rien ne change au fait que la Banque centrale des Pays-Bas, au même titre que ses pairs, continue de promouvoir les pratiques keynésiennes. Manifestement, le standard or ne sera considéré que lorsque le système se sera totalement effondré. En attendant, tout sera fait pour repousser autant que possible cette échéance. À ce titre, le FMI a publié il y a quelques mois un papier qui remet sur le compte de l’adoption du standard or par l’Allemagne en 1870 l’instabilité financière mondiale qui s’en est suivie.

Voici ce qu’on peut lire sur le site de la De Nederlandsche Bank (section concernant les avoirs en or de l’institution) :

De Nederlansche Bank possède plus de 600 tonnes d’or. Un lingot d’or conserve toujours sa valeur, que nous soyons ou pas en période de crise. Cela crée un sentiment de sécurité. Le stock d’or d’une banque centrale est donc considéré comme un symbole de solidité.

Les coffres d’or

La DNB possède plus de 600 tonnes d’or. Une partie se trouve dans les coffres de notre siège d’Amsterdam, mais la majorité des lingots est stockée auprès d’autres pays (aux États-Unis, au Canada et au Royaume-Uni).

Les coffres de la DNB accueillent 15.000 lingots d’or, d’une valeur de plus de 6 milliards de dollars. Ils représentent 1/3 des avoirs totaux en or de la banque. Un autre tiers se trouve à New York, dans les coffres de la FED à Manhattan. Il y en avait davantage auparavant, mais la DNB a rapatrié des lingots en 2014. Les 38 % restant se trouvent dans les coffres des banques centrales du Canada et du Royaume-Uni, respectivement à Ottawa et à Londres.

L’or : l’ancre de la confiance

Les actions, les obligations et d’autres actifs ne sont pas sans risque, leur prix peut baisser. Mais un lingot d’or conserve sa valeur, même en cas de crise. C’est pourquoi les banques centrales, comme la DNB, conservent traditionnellement de grandes quantités d’or. L’or est la tirelire idéale : il s’agit de l’ancre de la confiance du système financier. Si le système s’effondre, l’or peut être utilisé pour le reconstruire. (…)

D’Amsterdam à Zeist

Les opérations de la DNB concernant les billets et l’or vont être transférées d’Amsterdam à Zeist. Un nouveau centre de gestion monétaire est en train d’être construit à Camp New Amsterdam, un site de Zeist du ministère de la Défense.

Source : ZeroHedge