La BCE n’a même pas commencé à réduire son QE qu’elle se prépare déjà au prochain. Selon Bloomberg, la Banque centrale européenne étudie un nouveau programme d’achat d’obligations « visant à éviter toute turbulence sur les marchés lorsque les achats d’urgence seront progressivement supprimés l’année prochaine ». Le plan, d’après les sources de Bloomberg, « remplacerait à la fois l’outil de crise existant et compléterait un ancien programme d’assouplissement quantitatif à durée indéterminée qui acquiert actuellement 20 milliards d’euros (23,1 milliards de dollars) de dette chaque mois ».

La mise en place d’un tout nouveau QE a pour objectif de servir de filet de sécurité si jamais le PEPP, qui doit prendre fin en mars 2022, devait déclencher des ventes sur le marché obligataire de pays endettés tels que l’Italie.

La raison de cette décision est simple : une fois l’ancien QE « d’urgence » terminé et les « turbulences » du marché apparues, la BCE devra acheter encore plus de dette et, cette fois, sans limitation. En d’autres termes, la BCE prépare un bazooka encore plus puissant pour prendre le relais.

L’Italie, le maillon faible

Bloomberg le confirme : dans le cadre du plan, sa source indique que les achats seraient effectués de manière sélective, ce qui contournerait la règle de la « clé de répartition » s’appliquant aux 2 programmes existants. Elle oblige les banques centrales à acheter de la dette en fonction du poids de l’économie de chaque pays. Cette règle, héritée du début du QE initial de la BCE en 2015, est destinée à apaiser les inquiétudes selon lesquelles la BCE finance les gouvernements, ce qui est interdit par la loi, mais qui se passe pourtant dans les faits.

D’après le rapport, les décideurs de la BCE tentent de faciliter la sortie du programme existant tout en maîtrisant la spéculation des investisseurs, vu que les gouvernements sont encore plus exposés après avoir accumulé des dettes pour financer les mesures de relance massive. Plus précisément, ils s’inquiètent de la dette italienne.

La dette italienne fut la plus concernée par les ventes massives d’obligations européennes au cours des 2 dernières semaines. Les rendements à 10 ans ont augmenté d’environ 25 points de base pour atteindre 0,89 %, un plus haut depuis juin. Le même taux sur la dette espagnole est de 0,47 %.

La présidente de la BCE Christine Lagarde et ses collègues ont reporté à décembre la communication concernant la révision de la trajectoire de relance monétaire l’année prochaine. Elle a déclaré, dans une interview à Bloomberg TV en juillet, que le programme de pandémie pourrait être suivi d’une « transition vers un nouveau format », sans fournir plus de détails.

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