L’or continue d’être fortement influencé par le dollar tandis que les analystes se focalisent davantage sur l’éventuelle adoption d’un plan de stimulation aux États-Unis que sur l’élection en elle-même, selon Standard Chartered.

Même si l’environnement macro reste fortement en faveur d’un cours de l’or plus élevé, le métal jaune coince à 1.900 $, a écrit l’analyste métaux précieux de Standard Chartered Suki Cooper.

« Le cours de l’or continue d’osciller autour de 1.900 $ l’once, entre sa moyenne mobile à 50 et à 100 jours. Mais il continue d’être influencé par des facteurs macro… Plus par le dollar américain que les taux réels, a écrit Cooper vendredi dernier. Nous pensons que cette situation va perdurer jusqu’à l’élection présidentielle US. »

Des investisseurs en posture d’attente

L’attention qui est centrée sur les stimulations américaines empêche le potentiel haussier de l’or, en cas de victoire démocrate totale, de s’exprimer.

« Même si les sondages continuent de suggérer une victoire de Biden et un Sénat démocrate, la dynamique de l’or est au point mort, malgré le fait que ce scénario le plus probable est aussi le plus positif pour le métal », a noté Cooper.

Les positionnements tactiques des investisseurs restent prudents alors que nous ne sommes plus qu’à 8 jours de l’élection, relève l’analyste.

« Les positions des gestionnaires se sont raffermies par rapport à juin 2019, qui avait marqué un plus bas. Mais elles restent faibles vu les niveaux de prix actuel. Les flux de métal physique dans les ETP ont également ralenti. Les stocks ont même commencé à baisser la semaine dernière. Peut-être à cause de prises de profits, ou de la recherche de points d’entrée plus favorables », a-t-elle déclaré.

Globalement, la plupart des facteurs qui prévalent suggèrent un prix de l’or plus élevé l’année prochaine, a ajouté Cooper. Standard Chartered a fixé son objectif à 2.000 $ pour la fin de l’année, et 2.100 $ pour le premier trimestre 2021.

« Les taux réels négatifs, les anticipations de voir la valeur du dollar baisser et les plans de stimulation continuent de fournir un environnement favorable à l’or. Mais ce positionnement plus léger invite à la prudence jusqu’à l’élection », a-t-elle écrit.

Le marché physique, une autre variable à prendre en compte

Elle relève également la faiblesse du marché physique à l’approche de la présidentielle. Le T3 2020 devrait être le trimestre le plus faible de ces 10 dernières années en termes d’achats d’or des banques centrales.

« Habituellement, le marché physique offre un filet de sécurité contre la baisse du cours de l’or lorsque les désinvestissements accélèrent, comme ce fut le cas en 2013. L’absence de forte demande physique pourrait attiser la volatilité autour de l’élection, relève Cooper. Les achats d’or des banques centrales ont également ralenti. En août, on a enregistré le premier mois de ventes nettes des banques centrales depuis décembre 2018. Les données provisoires pour septembre suggèrent que le T3 2020 pourrait constituer le premier trimestre de ventes nettes depuis le T2 2010. Ou, au mieux, le trimestre le plus faible en termes d’acquisitions de lingots. »

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