La récente action en dents de scie des métaux précieux frustre beaucoup d’investisseurs, c’est un fait. L’or a presque doublé par rapport à son plus bas de 2015, mais cette hausse s’est produite de façon vraiment ennuyeuse. On a de quoi être déçu, vu que nous sommes entrés dans la phase d’éclatement de la bulle financière qui a engendré des hausses spectaculaires des prix d’autres actifs.

Mais l’histoire nous enseigne que la véritable action est encore à venir. Le graphique suivant montre les marchés haussiers de l’or du siècle dernier. La plupart d’entre eux* font ressembler la situation actuelle aux prémices d’un marché haussier.

* Un marché haussier de l’or s’est terminé après avoir égalé celui d’aujourd’hui en termes de durée et d’appréciation. Mais il a eu lieu entre 1930, le début de la Grande Dépression, et 1934, l’année où FDR a nationalisé l’or, a rendu illégale la détention du métal pour les Américains, puis a dévalué le dollar par rapport à l’or. À moins que tout cela ne se reproduise  – c’est possible, mais hautement improbable  –, ce marché haussier n’est pas un indicateur judicieux.

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Notez que les années 1970 font apparaître 2 marchés haussiers séparés par une correction en 1975. Considérez cette décennie comme un seul marché haussier et vous obtenez quelque chose d’aussi long, et beaucoup plus lucratif, que le marché haussier de 2000-2012, la plupart des gains s’étant manifestés vers la fin de la hausse.

Le marché de l’or des années 1970 fournit-il un bon aperçu de ce qui nous attend durant la décennie à venir ? Passons en revue les similitudes :

  • Une sortie ratée d’une guerre inutile et coûteuse ? C’est bon : le Vietnam à l’époque, l’Afghanistan aujourd’hui ;
  • Hausse de l’inflation due à un endettement excessif et à l’argent artificiellement facile ? C’est bon. L’IPC américain actuel affiche un taux constant de 5 %, tandis que les niveaux d’endettement à peu près partout sont à des niveaux jamais vus ;
  • Un leadership qui semble moins compétent et digne de confiance à chaque fois qu’il parle ? C’est bon : Jimmy Carter à l’époque, Biden/Harris maintenant ;
  • Une puissance montante qui menace l’hégémonie militaire et financière américaine, et en conséquence le rôle du dollar en tant que monnaie de réserve mondiale ? C’est bon à 2 titres : la Chine et la Russie (encore) ;
  • Crise énergétique ? C’est bon : les prix du gaz naturel et du charbon montent en flèche, les stocks sont à des niveaux historiquement bas et l’hiver approche. Le stockage de carburant du Royaume-Uni est susceptible de s’étendre à l’Europe continentale et au-delà.

Ajoutez en bonus la pandémie qui ne veut tout simplement pas s’effacer, une pénurie de main-d’œuvre, les perturbations des chaînes d’approvisionnement, le chaos de l’immigration et un changement sociétal étrangement général qui éloigne la population de la discipline et de la rationalité, et vous obtenez une économie qui est tributaire de l’argent facile et des effets de levier jusqu’à ce que plus aucune personne saine d’esprit ne voudra toucher les actifs financiers traditionnels.

Dans cet environnement, l’action ennuyeuse du marché de l’or, une forme de monnaie qui a servi d’assurance contre le chaos financier et sociétal tout au long de l’histoire, ressemble au calme avant la tempête.

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