Alors qu’un nouvel ultimatum expirant samedi a été lancé à Alexis Tsipras, ce qui se trame actuellement en Grèce va bien plus loin que le défaut d’un pays de 10 millions d’habitants. Ce qui est en jeu, c’est l’avenir de l’Union européenne dans une moindre mesure de la puissance américaine dans le monde. C’est en tout cas ce qu’estime Paul Craig Roberts :

« Le peuple grec et son gouvernement disposent d’une opportunité unique d’empêcher la 3e guerre mondiale. Tout ce que le gouvernement grec doit faire s’il est soutenu par son peuple c’est de faire défaut, se retirer de l’Union européenne et de l’OTAN et d’accepter l’offre russe.

Cela démarrerait le démantèlement de l’OTAN. Rapidement, l’Espagne et l’Italie suivraient. Le sud de l’Europe déserterait l’OTAN ainsi que l’Autriche, la Hongrie et la République tchèque. L’OTAN est le véhicule que Washington utilise pour provoquer un conflit avec la Russie. En cas de démembrement de l’Union européenne et de l’OTAN, la capacité de Washington de générer ce conflit disparaîtrait.

Le gouvernement grec comprend que ce qui est imposé à la Grèce n’est pas viable. Depuis le début de l’austérité, l’économie grecque a chuté de 27 %. Il s’agit d’une dépression. Il espère que les Allemands finissent par voir la lumière et comprennent que l’austérité ne permette pas de résorber la dette, que le gouvernement ne peut pas accepter des conditions qui envoient la population au tapis. (…)

Les Russes comprennent que la Grèce est pillée par l’Occident. Ils ont donc rencontré Tsipras en lui proposant un accord. Ils lui ont dit : nous vous financerons mais ne remboursez par les banques allemandes, hollandaises, les hedge funds de New York et le FMI. »

Eric King : Dr Roberts, ce que vous dites rejoint ce que vous déclariez le 4 février dernier (note : les phrases suivantes sont un résumé de l’original) que le cas de la Grèce va bien plus loin que les intérêts des banques créditrices. Cet intérêt, c’est la centralisation du gouvernement européen qui utilise la crise grecque pour renforcer sa puissance. En juin, vous avez également dit que les membres du gouvernement grec pourraient se faire assassiner s’ils décidaient de choisir le chemin de l’indépendance en évoquant les nombreux dirigeants qui ont été renversés par un coup d’État après avoir désobéi à Washington.

Depuis, cette tragédie grecque s’est développée et vous fûtes le premier à prédire que la Russie allait s’en mêler mais la Grèce n’a pas encore pris ces décisions souveraines, est-ce en raison de ces menaces ?

Dr Paul Craig Roberts : « c’est possible, les Grecs (gouvernement) savent peut-être qu’il leur est impossible de faire défaut si ce n’est au péril de leur vie. Cela leur a peut-être même été signifié clairement. (…) Je ne serais pas surpris d’apprendre qu’on leur ait tout simplement dit : « libre à vous de partir mais si vous le faites, vous êtes mort. » En cas de Grexit, il y a des chances que la Grèce débute un processus de démantèlement de l’OTAN. Ce faisant, les Grecs ont donc la possibilité de sauver la planète de la 3e guerre mondiale. »

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